Journal für dir reine und angewandte Mathematik, vol. 713, 2016, 149-179.
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Nous étudions dans ce papier une version massive du système de Klein-Gordon-Maxwell statique. Pour ce système, la dimension critique est 4. Nous démontrons dans cette dimension la stabilité des ondes stationnaires tant que la phase ne se trouve pas dans un intervalle donné dépendant de la courbure scalaire de la variété. Nous améliorons des résultats de Hebey-Truong.
35. O. Druet et B. Premoselli, Stability of the Einstein-Lichnerowicz constraints system,
Mathematische Annalen, vol. 362, n.3-4, 2015, 839-886.
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Le système des contraintes d'Einstein-Lichnerowicz ici étudié provient de la théorie de la relativité générale. Lorsqu'on étudie l'équation d'Einstein dans le cadre d'une théorie de champ scalaire et qu'on la voit comme un problème de Cauchy, on choisit une tranche d'espace comme données initiales. Sur celle-ci, des contraintes de courbure sont données. Ce système des contraintes est alors un système de 4 équations (une scalaire et une vectorielle) en dimension 3. Or il y a 14 inconnues. le rêve serait alors de paramétrer l'ensemble des solutions de ce système des contraintes par 10 paramètres. Qui plus est, le rêve serait de le faire de manière stable (i.e. une petite perturbation de ces 10 paramètres n'engendre pas de modifications notables des 4 inconnues restantes). La méthode la plus classique a été introsuite par Lichnerowicz et s'appelle la méthode conforme. Celle-ci n'est pas tout-à-fait adaptée en présence d'un champ scalaire (il n'y a pas unicité et parfois même non-existence de solutions pour les 4 inconnues restantes. Dans ce papier, nous étudions la question de la stabilité de ce paramétrage. Et nous montrons qu'il est en effet stable en dimension 3. Ici, nous ne le montrons pour des raisons techniques que sur la sphère de dimension 3. Ces résultats ont été étendus à des variétés plus générales et aux autres dimensions par B. Premoselli. Il convient de noter que cette stabilité cesse d'être vraie en dimensions plus grandes que 6 (Premoselli-Wei).
34. O. Druet, E. Hebey et P. Laurain, Stability of elliptic PDEs with respect to perturbations of the domain,
Journal of Differential Equations, vol. 255, 2013, 3703-3718.
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Nous reprenons dans ce papier l'étude commencée dans la référence 29 sur la stabilité de l'obstruction de Pohozaev en dimension 3. Nous obtenons cette fois-ci des résultats optimaux de stabilité par perturbation du domaine.
33. O. Druet, F. Robert et J. Wei, The Lin-Ni's problem for mean convex domains,
Memoirs of the American Mathematical Society, vol. 218, n. 1027, 2012, 1-105.
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Soit $\Omega$ un domaine régulier de ${\mathbb R}^n$. On s'intéresse
à
l'équation $$\Delta_\xi u + \varepsilon u = u^{\frac{n+2}{n-2}}\hbox{
dans }\Omega,\, \partial_\nu u=0\hbox{ sur }\partial\Omega$$
Lin-Ni
avait demandé si, pour $\varepsilon$ petit, la seule solution était la
solution constante. La réponse est en général non. Des solutions
non constantes ont été construites dans de nombreux cas par différents
auteurs.
Ici, nous démontrons que la conjecture est vraie moyennant une
restriction sur l'énergie : en dimensions $n=3$ ou $n\ge 7$, étant
donné $\Lambda>0$, il existe un seuil $\varepsilon$ (dépendant de
$\Lambda$) à partir duquel la seule solution d'énergie plus petite que
$\Lambda$ est la solution constante dès que la courbure moyenne du bord
de $\Omega$ est partout strictement positive.
Il faut remarquer que toutes les hypothèses de notre théorème
(dimensions, courbure du bord, bornes sur l'énergie) sont optimales
comme démontrées par les nombreux résultats de construction cités dans
notre papier. Ce long mémoire permet donc d'avoir un panorama complet
sur cette question de Lin-Ni.
32. O. Druet, La notion de stabilité pour des équations aux dérivées partielles elliptiques,
ENSAIOS Matematicos, 19, 2010, 1-100.
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Ce texte est issu de mon mémoire d'habilitation à
diriger des recherches.
Nous y introduisons la notion de stabilité d'une équation aux dérivées
partielles elliptiques, notion différente de celle plus classique de
stabilité d'une solution d'une équation. Nous étudions précisément
cette notion sur un exemple et donnons rapidement quelques résultats à
propos d'autres équations.
31. O. Druet et E. Hebey, Existence and a priori bounds for electrostatic Klein-Gordon-Maxwell systems in fully inhomogeneous spaces,
Commun. Contemp. Math., 12, no. 5, 2010, 831-869.
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Nous obtenons des résultats d'existence et de stabilité par phase
pour le système de Klein-Gordon-Maxwell. Ce système est celui que
vérifient des ondes stationnaires dans le système de
Klein-Gordon-Maxwell-Proca. Il s'écrit dans notre cas
$$\left\{\begin{array}{l}
{\Delta_g u + a u = u^{p-1}+\omega^2\left(qv-1\right)^2 u}\\ \, \\{
\Delta_g v + \left(\lambda + q^2u^2\right)v = qu^2}\end{array}\right.$$
La fonction $v$ qui apparaît dans le potentiel de l'opérateur de la
première équation est gouvernée par la seconde équation, non-linéaire
en $u$. Nous étudions cette équation à la fois lorsque
$p<\frac{2n}{n-2}$ est sous-critique mais également lorsque
$p=\frac{2n}{n-2}$. Dans ce cas, la deuxième équation est légèrement
sous-critique en dimension $3$, critique en dimension $4$ et
sur-critique en dimensions $n\ge 5$.
30. O. Druet, E. Hebey et J. Vétois, Bounded stability for strongly coupled critical elliptic systems in a fully inhomogeneous medium,
Journal of Functional Analysis, 258, 2010, 999-1059.
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Nous étudions ici les systèmes de la référence 28 sans borne a
priori sur l'énergie. Nous obtenons des résultats de
compacité/stabilité sous des hypothèses un peu plus restrictives sur la
matrice de couplage. Ce papier contient une classification des
solutions du système $$\Delta u_i = \left(\sum_{j=1}^p
u_j^2\right)^{\frac{2}{n-2}}u_i$$
dans l'espace ${\mathbb R}^n$ tout entier. Le cas scalaire correspond
au résultat de classification bien connu de Caffarelli-Gidas-Spruck.
29. O. Druet et P. Laurain, Stability of the Pohozaev obstruction in dimension 3,
Journal of the E.M.S., 12, 5, 2010, 1117-1149.
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Nous jetons dans ce papier une nouvelle lumière sur le phénomène de
petites dimensions en EDP elliptiques découvert par Brezis-Nirenberg.
Si $\Omega$ est un domaine de ${\mathbb R}^n$, on considère l'équation
$$\Delta_\xi u + h u = u^{\frac{n+2}{n-2}}$$
où $h\in C^1\left(\Omega\right)$. Si $h$ vérifie $$x^k\partial_k h +
\frac{n-2}{2}h\ge 0\hbox{ dans }\Omega$$
et si $\Omega$ est étoilé par rapport à $0$, l'équation ci-dessus
n'admet pas de solution positive non-triviale. C'est la célèbre
obstruction de Pohozaev.
Nous démontrons ici que ce résultat de non-existence reste vrai par
perturbation $C^{0,\eta}$ de la fonction $h$ en dimension $3$ alors
que, bien entendu, l'inégalité ci-dessus n'est pas stable par
perturbation $C^{0,\eta}$. Ce résultat n'est plus vrai en dimensions
$n\ge 4$. Il est optimal car il n'est plus vrai non plus par
perturbation $L^\infty$ de la fonction $h$.
28. O. Druet et E. Hebey, Stability for strongly coupled critical elliptic systems in a fully inhomogeneous medium,
Analysis and PDE, 2, 2009, 305-359.
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Nous étudions ici la stabilité de systèmes d'EDP elliptiques à
croissance de Sobolev critique dans le cas fortement couplé sur des
variétés riemanniennes compactes. Nous considérons des solutions $u\in
C^\infty\left(M,{\mathbb R}^p\right)$ dont toutes les composantes sont
positives ou nulles au système
$$\Delta_g u_i +\sum_{j=1}^p a_{ij}u_j = \left(\sum_{j=1}^p
u_j^2\right)^{\frac{2}{n-2}}u_i$$
sur une variété riemannienne compacte $(M,g)$ de dimension $n\ge 3$.
Ici, les $a_{ij}$ sont des fonctions régulières sur $M$. Le couplage a
lieu à la fois par l'intermédiaire de cette matrice de couplage
$\left(a_{ij}\right)$ et par la non-linéarité.
Nous disons qu'un tel système est stable si pour une matrice de
couplage $\tilde{a}_{ij}$ proche de $a_{ij}$ en norme $C^1$, toutes les
solutions du système perturbé sont proches de solutions du système
initial. Nous démontrons des résultats de stabilité moyennant des
hypothèses très faibles sur la matrice de couplage.
Les méthodes utilisées sont des méthodes d'analyse asymptotique de
suites de solutions de tels systèmes. Nous décomposons ces suites de
solutions en une limite faible plus une somme de profils standards.
Nous faisons cette description dans l'espace $C^0$ (cf. référence 18
pour le cas scalaire). Nous ne faisons aucune hypothèse sur la matrice
de couplage assurant l'existence d'un principe du maximum pour ces
systèmes. La grosse difficulté est que certaines lignes peuvent
présenter une explosion tandis que d'autres non. Mais alors l'équation
des lignes qui n'explosent pas devient singulière, ce qui impose tout
de même une explosion de la solution de cette ligne, mais à un régime
différent. Bref, il faut parfaitement comprendre l'interaction entre
toutes les lignes, explosant potentiellement à des vitesses
différentes.
Ici, l'étude est faite lorsque l'énergie des solutions est a priori
bornée (ce que j'ai appelé dans la référence 32 la
$\Lambda$-stabilité). Ceci permet de traiter des matrices de couplage
beaucoup plus générales (cf. référence 16 pour une discussion sur
cette
hypothèse sur l'énergie).
27. O. Druet et E. Hebey, Stability and instability for Einstein-scalar field Lichnerowicz equations on compact Riemannian manifolds,
Math. Zeitschrift, 263, 2009, 33-67.
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Nous étudions la stabilité de l'équation d'Einstein-Lichnerowicz
$$\Delta_g u + h u = f u^{\frac{n+2}{n-2}} + a u^{-\frac{3n-2}{n-2}}$$
sur une variété riemannienne compacte de dimension $n\ge 3$. Cette
équation vient du système des équations de contrainte dans une théorie
d'Einstein avec champ scalaire après application de la méthode
conforme. Ici, $h$, $a$ et $f$ sont des fonctions régulières sur $M$.
Donnons un exemple frappant de résultat obtenu dans ce papier. On
dit que l'équation ci-dessus est stable si toute solution d'une
équation proche (c'est-à-dire avec $\tilde{h}$, $\tilde{f}$,
$\tilde{a}$
proches respectivement dans $C^0$, $C^{1,\eta}$, $C^0$ de $h$, $f$ et
$a$) est $C^1$-proche d'une solution de l'équation originale. Alors
l'équation d'Einstein-Lichnerowicz est stable en dimensions $3\le n\le
5$ dès que $f>0$ et $a> 0$. Sous les mêmes hypothèses, elle ne
l'est plus nécessairement en dimensions $n\ge 6$.
Nous démontrons des résultats plus généraux de stabilité dans ce
papier, pour diverses notions de stabilité d'ailleurs. Le résultat
ci-dessus n'est qu'un exemple illustrant bien le type de résultats
obtenus.
26. O. Druet, Asymptotic expansion of the Faber-Krahn profile of a compact Riemannian manifold,
Compte-rendus mathématiques, 346, 21-22, 2008, 1163-1167.
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Dans cette courte note, nous donnons un développement limité au
second ordre du profil de Faber-Krahn d'une variété riemannienne
compacte. Le profil de Faber-Krahn d'une variété riemannienne compacte
est $$FK(V) = \inf_{\Omega\subset M,\, Vol_g\left(\Omega\right)=V}
\lambda_1\left(\Omega\right)$$
où $\lambda_1\left(\Omega\right)$ est la première valeur propre du
laplacien avec condition de Dirichlet au bord dans $\Omega$.
Evidemment, ce profil a beaucoup à voir avec le profil
isopérimétrique. Ici, nous démontrons que
$$FK(V)=\mu_1\left(\frac{n}{\omega_{n-1}}V\right)^{-\frac{2}{n}}-\left(\frac{1}{6}+
\frac{\mu_1}{3n(n+2)}\right)\left(\max_M S_g\right)+o(1)$$
pour $V$ petit où $S_g$ est la courbure scalaire de
$\left(M,g\right)$ et $\mu_1$ est la première valeur propre du
laplacien euclidien sur la boule unité avec condition de Dirichlet au
bord.
25. O. Druet, The critical Lazer-McKenna conjecture in low dimensions,
Journal of Differential Equations, 245, 8, 2008, 2199-2242.
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La conjecture de Lazer-McKenna dans le cas de la croissance critique
stipule que l'équation
$$\Delta u = \left(u-\alpha \varphi_1\right)_+^{\frac{n+2}{n-2}}
+\lambda u$$
dans $\Omega$, un domaine de ${\mathbb R}^n$, $n\ge 3$, avec $u=0$
au bord et $u>0$ à l'intérieur, devrait posséder de plus en plus de
solutions lorsque $\alpha\to +\infty$. Ceci avait été démontré en
dimensions $n\ge 6$ et $0<\lambda<\lambda_1$ par construction de
solutions de plus en plus nombreuses possédant une énergie bornée.
Nous démontrons dans ce papier que, si $\lambda\le 0$, ou si $3\le
n\le 5$, les solutions ne peuvent avoir une énergie bornée lorsque
$\alpha\to +\infty$, ce qui rendra la preuve de la conjecture de
Lazer-McKenna plus difficile. Ceci démontre qu'une version plus forte
de la conjecture de Lazer-McKenna est fausse dans ces cas-là. Il existe
une littérature abondante sur cette conjecture et je me permets de
renvoyer aux références du papier pour celle-ci.
24. O. Druet et E. Hebey, Sharp asymptotics and compactness for local low energy solutions of critical elliptic systems in potential form,
Calculus of Variations and PDE's, 31, 2, 2008, 205-230.
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Nous étudions dans ce papier des systèmes d'EDP elliptiques à
croissance de Sobolev critique de la forme $$\Delta_g u_i +
\sum_{j=1}^p a_{ij}(x) u_j(x) = u_i(x)^{\frac{n+2}{n-2}}$$
pour $i=1,\dots,p$ sur des variétés riemanniennes compactes. Nous
effectuons une analyse asymptotique précise de suites de solutions de
tels systèmes sous l'hypothèse simplificatrice que les bulles sont
isolées. Toute la difficulté est de comprendre l'interaction entre les
diverses lignes du système.
23. O. Druet, Multibumps analysis in dimension $2$ - Quantification of blow up levels,
Duke Math. Journal, 132, 2, 2006, 217-269.
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Nous démontrons dans ce papier un résultat de quantification pour
des équations elliptiques d'ordre $2$ avec une non-linéarité en
$e^{u^2}$ sur des domaines de ${\mathbb R}^2$. Pour fixer les
idées, et même si les non-linéarités considérées sont plus générales,
prenons l'équation $$\Delta_\xi u = h(x) ue^{4\pi u^2}\hbox{ dans
}\Omega$$
avec $u=0$ sur $\partial \Omega$ où $\Omega$ est un domaine régulier
de ${\mathbb R}^2$ et $h$ est une fonction régulière strictement
positive sur $\Omega$. Les solutions de cette équation sont des points
critiques de la fonctionnelle
$$J(u)=\frac{1}{2}\int_\Omega \left\vert \nabla u\right\vert^2\, dx -
\frac{1}{8\pi}\int_\Omega h(x) e^{4\pi u^2}\, dx$$
Etant donnée une suite de solutions $\left(u_\varepsilon\right)$ de
l'équation ci-dessus, si $J\left(u_\varepsilon\right)\to \beta$ quand
$\varepsilon\to 0$, nous montrons que $$\beta = J\left(u_0\right) +
\frac{N}{2}$$
pour un entier $N$ où $u_0$ est la limite faible de la suite
$\left(u_\varepsilon\right)$, solution de la même équation.
C'est un résultat de quantification, qui répond à une question posée
par Adimurthi-Struwe.
La difficulté est triple : premièrement, l'équation limite obtenue
après changement d'échelle autour d'un point de concentration change
profondément de nature; deuxièmement, les bulles interagissent très
très fortement à cause de la non-linéarité en $e^{u^2}$; troisièmement,
il n'est pas facile d'éliminer la perte éventuelle d'énergie dans les
cous entre les bulles à cause de l'existence de solutions dégénérées de
l'équation-limite.
Les méthodes classiques d'énergie, utilisées par exemple par Struwe
dans le cas des équations de type Yamabe (cf. référence 18) sont ici
totalement inopérantes. D'ailleurs, le résultat de quantification est
faux pour des suites de Palais-Smale. C'est la méthode ponctuelle de
détection des points de concentration, développée dans la référence 18
dans le cas des équations de type Yamabe, qui est ici utilisée et
nécessaire.
22. O. Druet et F. Robert, Bubbling phenomena for fourth-order four-dimensional PDEs with exponential growth,
Proc. A.M.S., 134, 3, 2005, 897-908.
Mathscinet
Ce papier est consacré à un résultat de quantification pour les
équations du quatrième ordre avec croissance exponentielle en dimension
$4$, telle l'équation de $Q$-courbure. Soit $\left(u_\alpha\right)$ une
suite de solutions de $$\Delta_g^2 u_\alpha - div_g\left(A_\alpha\nabla
u_\alpha\right) + b_\alpha = f_\alpha e^{u_\alpha}$$
sur une variété riemannienne compacte de dimension $4$. On suppose
que $A_\alpha$ (qui est un champ de $(2,0)$-tenseurs) tend vers $A_0$,
que $f_\alpha$ tend vers $f_0>0$ et que $b_\alpha$ tend vers $b_0$,
toutes les convergences ayant lieu en topologie $C^1$ quand $\alpha\to
+\infty$. On démontre alors que, si la suite $\left(u_\alpha\right)$
n'est pas uniformément bornée dans $C^4$, c'est-à-dire si elle présente
un phénomène d'explosion, alors on a nécessairement $$\int_M b_0\, dv_g
= 64\pi^2 N$$
La seule hypothèse à faire est que le noyau de l'opérateur limite
$\Delta_g^2 -div_g\left(A_0\nabla\right)$ soit restreint aux
constantes. De plus, $N$ est dans ce cas le nombre de points de
concentration que développe la suite et nous obtenons des résultats sur
leur localisation.
A contrario, dès que l'intégrale de $b_0$ n'est pas un multiple de
$64\pi^2$, notre résultat est un résultat de compacité.
21. O. Druet et E. Hebey, Elliptic equations of Yamabe type,
I.M.R.S., 1, 2005.
Mathscinet
Cet article est un article de revue sur les équations de type Yamabe
et les problèmes de compacité liés à ces équations. Il donne l'état de
l'art à la date où il a été écrit.
20. O. Druet et E. Hebey, Blow-up examples for second order elliptic PDEs of critical Sobolev growth,
Transactions of the American Mathematical Society, 357, 5, 2005, 1915-1929.
Mathscinet
Dans cet article, nous donnons divers exemples de suites de
solutions $\left(u_\alpha\right)$ de $$\Delta_g u_\alpha + h_\alpha
u_\alpha = u_\alpha^{\frac{n+2}{n-2}}$$
sur une variété riemannienne compacte $(M,g)$ qui explosent lorsque
la suite $h_\alpha$ s'approche du terme linéaire de l'équation de
Yamabe $\frac{n-2}{4(n-1)}S_g$. Nous donnons des exemples avec une
bulle, plusieurs bulles... Ceci constitue un bon complément à la
référence 16.
19. O. Druet, Compactness for the Yamabe equation in low dimensions,
International Mathematics Research Notices, 23, 2004, 1143-1191.
Mathscinet
Dans ce papier, nous démontrons que l'ensemble des métriques à
courbure scalaire constante dans une classe conforme d'une variété de
dimension 3, 4 ou 5 est compact, excepté sur la sphère standard. Après
la résolution du problème de Yamabe (cf. Yamabe,
Trudinger,
Aubin,
Schoen),
Schoen avait conjecturé que l'ensemble des métriques à courbure
scalaire constante dans une classe conforme donnée était compact. Il
avait démontré ce résultat dans le cas conformément plat (cf. Schoen)
et avait donné les principaux ingrédients en dimension 3.
J'ai montré dans ce papier le résultat en dimensions 4 et 5. Il a
été récemment démontré jusqu'à la dimension 24 par Khuri-Marques-Schoen
et s'est révélé faux en dimensions supérieures (cf. Brendle-Marques).
Dans ce papier, je démontre aussi que toute suite de solutions des
équations
$$\Delta_g u_\alpha + h_\alpha u_\alpha = u_\alpha^{\frac{n+2}{n-2}}$$
avec $h_\alpha\to h$ est uniformément bornée dans $C^2$ (en toutes
dimensions) dès que $h<\frac{n-2}{4(n-1)}S_g$ (cf. référence 16 pour
une discussion plus générale de ce problème).
18. O. Druet, E. Hebey et F. Robert, Blow-up theory for elliptic PDEs in Riemannian geometry,
Mathematical Notes, Princeton University Press, 45, 2004.
Mathscinet
Ce livre est consacré à une théorie asymptotique ponctuelle de
suites de solutions d'EDP elliptiques sur une variété riemannienne
compacte.
Nous considérons une suite $\left(u_\alpha\right)$ de solutions des
équations
$$\Delta_g u_\alpha + h_\alpha u_\alpha = u_\alpha^{\frac{n+2}{n-2}}$$
sur une variété riemannienne compacte de dimension $n\ge 3$ avec
$h_\alpha\to h$ dans $C^{0,\eta}\left(M\right)$. Cette équation est
modelée sur l'équation de Yamabe. C'est un modèle que nous étudions
dans ce livre. La théorie ponctuelle développée ici s'appliquera à
beaucoup d'autres équations.
On sait depuis les travaux de Struwe
que, si la suite $\left(u_\alpha\right)$ est uniformément bornée dans
$L^{\frac{2n}{n-2}}(M)$, c'est-à-dire a une énergie uniformément
bornée, alors elle se décompose, à extraction d'une sous-suite près, en
$$u_\alpha = u_0 + \sum_{i=1}^N B_{i,\alpha}+R_\alpha$$
avec $R_\alpha\to 0$ dans $H_1^2\left(M\right)$. Dans cette expression,
$u_0$
est la limite faible de la suite $\left(u_\alpha\right)$ et les
$B_{i,\alpha}$ sont des profils standard. Ceux-ci sont obtenus à partir
de solutions de l'équation $$\Delta_\xi u = u^{\frac{n+2}{n-2}}$$
dans l'espace euclidien. On peut les écrire sous la forme
$$B_{i,\alpha}(x)= \mu_{i,\alpha}^{\frac{n-2}{2}}
\left(\mu_{i,\alpha}^2+
\frac{d_g\left(x_{i,\alpha},x\right)^2}{n(n-2)}\right)^{1-\frac{n}{2}}$$
où $x_{i,\alpha}$ est le centre de la bulle et $\mu_{i,\alpha}\to 0$
son poids. Ces profils standards se concentrent autour du point
$x_{i,\alpha}$ avec une hauteur de $\mu_{i,\alpha}^{1-\frac{n}{2}}$ et
sur une échelle de l'ordre de $\mu_{i,\alpha}$.
Ce résultat de Struwe, que nous redémontrons dans le cadre
riemannien, donne une description parfaite de la suite
$\left(u_\alpha\right)$ dans l'espace d'énergie. Notre objectif était
de faire une description analogue dans l'espace $C^0$. Si les bulles
n'interagissent pas, i.e. ne se voient pas, au niveau de l'énergie,
elles le font au niveau ponctuel. C'est ce qui rend la théorie
asymptotique ponctuelle particulièrement difficile. Nous devons prendre
en compte les accumulations de centres de bulles au même point de la
variété mais également les tours de bulles (des bulles sur des bulles
sur des bulles sur ...). Après une preuve longue et difficile, qui
introduit toute une hiérarchie de bulles, nous arrivons à démontrer
qu'il existe une constante $C$ telle que $$\frac{1}{C}\left(u_0 +
\sum_{i=1}^N B_{i,\alpha}\right)\le u_\alpha \le C\left(u_0 +
\sum_{i=1}^N B_{i,\alpha}\right)$$
Ce contrôle ponctuel de la suite $\left(u_\alpha\right)$ par sa
limite faible plus la somme des bulles permet ensuite d'obtenir des
résultats beaucoup plus précis mais qui dépasseraient le cadre de ce
simple résumé.
17. Adimurthi et O. Druet, Blow up analysis in dimension 2 and a sharp form of Trudinger-Moser inequality,
Communications in Partial Differential Equations, 29, 1-2, 2004, 295-322.
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Nous améliorons l'inégalité de Trudinger-Moser sur des ouverts
bornés de ${\mathbb R}^2$. Soit $\Omega$ un tel ouvert, l'inégalité de
Trudinger-Moser stipule que $$\sup_{u\in
C^\infty_c\left(\Omega\right),\, \left\Vert \nabla
u\right\Vert_2=1} \int_{\Omega} \exp\left(4\pi u^2\right)\, dx <
+\infty$$
Trudinger
avait démontré l'existence d'une telle inégalité, Moser
a déterminé que $4\pi$ était la meilleure constante que l'on pouvait
prendre (si on remplace $4\pi$ par une constante plus grande, le sup
devient infini).
Nous montrons que $$C_\alpha = \sup_{u\in
C^\infty_c\left(\Omega\right),\, \left\Vert
\nabla u\right\Vert_2=1} \int_{\Omega} \exp\left(4\pi u^2\left(1+\alpha
\left\Vert u\right\Vert_2^2\right)\right)\, dx$$
est fini si et seulement si
$\alpha<\lambda_1\left(\Omega\right)$, la première valeur propre du
laplacien avec condition de Dirichlet au bord sur $\Omega$. Ce résultat
complète optimalement un résultat de Lions.
Nous étudions aussi précisément le comportement asymptotique de suites
de solutions minimisantes d'équations avec une non-linéarité en
$\exp(u^2)$ (cf. référence 23
pour une étude plus détaillée).
16. O. Druet, From one bubble to several bubbles : the low-dimensional case,
Journal of Differential Geometry, 63, 2003, 399-473.
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Nous nous intéressons dans cet article à des questions de compacité
et de stabilité des équations de type Yamabe. Soit $(M,g)$ une variété
riemannienne compacte de dimension $n\ge 3$. On considère l'équation
$$\Delta_g u + h u = u^{\frac{n+2}{n-2}}$$
sur $M$ qui est critique du point de vue des injections de Sobolev. Si
$h=\frac{n-2}{4(n-1)} S_g$, c'est l'équation de Yamabe.
Nous considérons dans cet article des suites de solutions
$\left(u_\alpha\right)$ de $$\Delta_g u_\alpha + h_\alpha u_\alpha =
u_\alpha^{\frac{n+2}{n-2}}$$
avec $h_\alpha\to h$ dans $C^1\left(M\right)$. On suppose que la
suite $\left(u_\alpha\right)$ a une énergie (norme
$L^{\frac{2n}{n-2}}$)
uniformément bornée. Elle converge alors faiblement vers $u_0$ une
solution de l'équation-limite. On démontre dans ce papier que, en
dimensions $n=3,4,5$, si $u_0\not\equiv 0$, alors la suite
$\left(u_\alpha\right)$ converge fortement vers $u_0$ dans $C^2$.
Phénomène surprenant ! Et qui n'est plus vrai en dimensions plus
grandes. Nous démontrons aussi que, dès que la dimension $n$ est plus
grande que $4$, et différente de $6$, la suite est uniformément bornée
dans $C^2$ si $h\neq
\frac{n-2}{4(n-1)}S_g$ sur toute la variété. La dimension $6$ est toute
particulière dans ce problème. L'expliquer dépasserait largement le
cadre d'un simple résumé.
Pour démontrer ces résultats, nous partons de la théorie
asymptotique ponctuelle développée dans la référence 18 qui décrit la
suite $\left(u_\alpha\right)$ très précisément en termes de sa limite
faible et d'une somme de profils standard qui se concentrent en
certains points de la variété. Nous trouvons en fait des contraintes
sur les configurations de ces points, dépendant du potentiel $h$, de la
courbure scalaire de la variété, de la hauteur des profils, de la
distance entre les points de concentration, ... Ceci nous permet de
montrer qu'au moins un des points de concentration doit se trouver en
un point $x$ tel que $h(x)= \frac{n-2}{4(n-1)}S_g(x)$ dès que $n\ge 4$
mais aussi que, si points de concentration il y a, la limite faible est
nulle quand $n=3,4,5$.
Lorsque $h<\frac{n-2}{4(n-1)}S_g$, la borne a priori sur
l'énergie n'est pas nécessaire pour obtenir le résultat de compacité
(cf. référence 19).
Lorsque $h>\frac{n-2}{4(n-1)}S_g$, elle est absolument
nécessaire. Il existe des suites de solutions de telles équations dont
l'énergie tend vers $+\infty$ (cf. Chen-Wei-Yan).
L'approche utilisée pour démontrer un résultat de compacité
moyennant une borne sur l'énergie n'est pas la même que celle utilisée
sans borne sur l'énergie. Lorsqu'on est en-dessous du potentiel de
Yamabe, on peut se permettre de travailler sur des points de
concentration isolés et démontrer directement qu'ils n'existent pas.
Par contre, lorsque le potentiel est au-dessus du potentiel de
l'équation de Yamabe, rien n'interdit de coller des bulles sur des
bulles. C'est la bulle la plus basse, celle qu'il faut recoller sur la
variété, qui pose problème. Pour aller chercher cette bulle la plus
basse, il faut développer une analyse multi-bulles en obtenant des
informations successives sur les bulles, de la plus haute à la plus
basse, pour conclure finalement. La borne sur l'énergie permet d'avoir
une dernière bulle (puisque chaque bulle emmène un quantum d'énergie).
Sans cette borne, le résultat est faux, comme dit ci-dessus.
15. O. Druet et E. Hebey, Asymptotics for sharp Sobolev-Poincaré inequalities on compact Riemannian manifolds,
Advances in Differential Equations, 7, 12, 2002, 1409-1478.
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Soit $(M,g)$ une variété riemannienne compacte de dimension $n \ge
3$.
Il existe deux constantes $A, B > 0$ telles que $$\Vert
u\Vert_{2^\star}^2 \le A\Vert\nabla u\Vert_2^2 + B\Vert
u\Vert_1^2$$
pour toute fonction $u\in C^\infty\left(M\right)$. La meilleure
constante $A$ possible dans cette inégalité est $K_n^2$, où $K_n$ est
la constante dans l'inégalité de Sobolev euclidienne (cf. Aubin
et
Talenti).
Dans la référence 4 et
grâce à un travail de Hebey,
l'inégalité avec
$A=K_n^2$ se révèle être vraie si $n=3$, ou alors si $n\ge 4$ et la
courbure scalaire est partout strictement négative. Au contraire, elle
est fausse si $n\ge 4$ et la courbure scalaire est strictement
positive.
Indépendamment, pour tout $\varepsilon > 0$, il existe
$B_\varepsilon$ telle que
$$\Vert u\Vert_{2^\star}^2 \le (K_n^2+\varepsilon)\Vert\nabla
u\Vert_2^2
+ B_\varepsilon\Vert u\Vert_1^2$$
pour toute fonction $u\in C^\infty\left(M\right)$. Soit
$B_\varepsilon(g)$ le plus petit $B_\varepsilon$ admissible dans
cette inégalité. On obtient dans ce papier le comportement asymptotique
exact de $B_\varepsilon(g)$ lorsque $\varepsilon\to 0$ en dimensions
$n\ge 4$ sous
l'hypothèse $\max_M S_g >0$ :
$$B_\varepsilon(g) = C(4) \left(\max_MS_g\right)^3 \left\vert\ln
\varepsilon\right\vert^3 + o\left(\left\vert\ln
\varepsilon\right\vert^3\right)$$
si $n = 4$ et $$B_\varepsilon(g) = C(n)
\left(\max_MS_g\right)^{\frac{n+2}{2}}
\varepsilon^{-\frac{(n-4)(n+2)}{2(n-2)}} +
o\left(\varepsilon^{-\frac{(n-4)(n+2)}{2(n-2)}}\right)$$
si $n \ge 5$ où les constantes $C(n)$ sont explicites.
14. O. Druet, Elliptic equations with critical Sobolev exponent in dimension 3,
Annales de l'IHP, Analyse non-linéaire, 19, 2, 2002, 125-142.
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Soit $h\in C^1\left({\mathbb R}^n\right)$, soit $\Omega$ un ouvert borné régulier de ${\mathbb R}^n$. On considère le problème de minimisation suivant : $$\mu =\inf_{u\not\equiv 0} \frac{\int_{\Omega}\left(\left\vert \nabla u\right\vert^2+hu^2\right)\, dx}{\left(\int_\Omega \vert u\vert^{\frac{2n}{n-2}}\, dx\right)^{\frac{n-2}{n}}}$$ Brezis et Nirenberg ont démontré en 1983 qu'en dimensions $n\ge 4$, les trois assertions suivantes étaient équivalentes :
(i) $\mu<K_n^{-1}$
(ii) L'infimum est atteint.
(iii) Il existe $x\in \Omega$ tel que $h(x)<0$.
Et Brezis
avait conjecturé en 1986 qu'en dimension $3$, il fallait remplacer
(iii) par
(iii)' Il existe $x\in \Omega$ tel que la masse de la fonction de Green de l'opérateur $\Delta_g + h$ en $x$ soit strictement positive.
C'est cette conjecture de Brezis que nous démontrons dans ce papier,
éclairant ainsi un peu plus ce phénomène dimensionnel dans les EDP
elliptiques.
13. O. Druet, Optimal Sobolev inequalities and extremal functions. The three-dimensional case,
Indiana University Mathematics Journal, 51, 1, 2002, 69-88.
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Dans cet article, nous étudions l'existence de fonctions extrémales
dans les inégalités de Sobolev optimales en dimension $3$ (cf.
référence 7 pour les
dimensions supérieures). Soit $(M,g)$ une
variété riemannienne compacte de dimension $3$. L'injection critique de
$H_1^2\left(M\right)$ dans $L^6\left(M\right)$ mène à une inégalité de
Sobolev optimale :
$$\left\Vert u\right\Vert_{6}^2 \le K_3\left(\left\Vert
\nabla u\right\Vert_2^2 + B_0(g)\left\Vert u\right\Vert_2^2\right)$$
pour toute fonction $u$ régulière sur $M$. La constante $K_3$ est la
constante de l'inégalité de Sobolev euclidienne et est la plus petite
qu'on puisse mettre devant le terme en gradient (cf. Hebey-Vaugon).
Une fois la première constante fixée comme étant la meilleure, $B_0(g)$
est la plus petite que l'on puisse prendre devant la norme $L^2$. On
démontre dans cet article que $B_0(g)$ est telle que la masse de la
fonction de Green de l'opérateur $\Delta_g + B_0(g)$ esr négative ou
nulle en tout point de la variété. On démontre également que, si cette
masse est strictement négative partout, alors il existe des fonctions
extrémales pour cette inégalité, i.e. des fonctions qui atteignent le
cas d'égalité. Ce papier contient d'autres résultats un peu plus
généraux.
Qu'est-ce que la masse de la fonction de Green ? En dimension $3$,
la
fonction de Green de l'opérateur $\Delta_g + B$ s'écrit au voisinage de
la diagonale
$$G(x,y)=\frac{1}{4\pi d_g\left(x,y\right)} + m(x) + o(1)$$
Ce nombre $m(x)$ est la masse de le fonction de Green au point $x$.
12. O. Druet, Sharp local isoperimetric inequalities involving the scalar curvature,
Proceedings of the American Mathematical Society, 130, 8, 2002, 2351-2361.
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Nous trouvons ici un développement limité du profil isopérimétrique
de toute variété riemannienne compacte pour les petits volumes.
Le résultat principal démontré est le suivant : si $(M,g)$ est une
variété riemannienne compacte vérifiant $S_g < n(n-1)K$ pour un réel
$K$ où $S_g$ est la courbure scalaire, alors il existe $V_0$ tel que
tout domaine $\Omega$ de $M$ de volume $V\le V_0$ satisfait
$$Vol_g\left(\partial \Omega\right)> Vol_{g_K}\left(\partial
B_{K,V}\right)$$
où $B_{K,V}$ est une boule de volume $V$ dans l'espace modèle
$\left(M_K, g_K\right)$ à courbure sectionnelle constante $K$.
Une conséquence directe de ce résultat est le développement limité
du profil isopérimétrique
$$I\left(V\right)=\inf\left\{Vol\left(\partial \Omega\right),\,
\Omega\subset M,\, Vol\left(\Omega\right)=V\right\}$$
suivant :
$$I\left(V\right) = K_0
V^{\frac{n-1}{n}}-\frac{n}{2(n+2)}\frac{1}{K_0}\max_M S_g
V^{\frac{n+1}{n}}+o\left(V^{\frac{n+1}{n}}\right)$$
où $$K_0=n\left(\frac{\omega_{n-1}}{n}\right)^{\frac{1}{n}}$$
est le rapport du volume du bord d'une boule euclidienne et du
volume de celle-ci élevé à la puissance $\frac{n-1}{n}$. Autrement dit,
le premier terme correspond au profil isopérimétrique euclidien,
l'erreur au premier ordre faisant intervenir uniquement la courbure
scalaire de la variété.
11. O. Druet, E. Hebey et M. Vaugon, Pohozaev type obstructions and solutions of bounded energy
for quasilinear elliptic equations with critical Sobolev growth. The conformally flat case,
Nonlinear Analysis, Theory, Methods and Applications, 51, 2002, 79-94.
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Soit $(M,g)$ une variété riemannienne compacte conformément plate.
Dans ce papier, nous démontrons qu'étant donnée $C>0$, il existe
$\alpha_0>0$ telle que l'équation
$$\Delta_g + \alpha u=u^{\frac{n+2}{n-2}}$$
à croissance de Sobolev critique n'admet pas de solution positive
d'énergie $\left\Vert u\right\Vert_{\frac{2n}{n-2}}\le C$ dès que
$\alpha\ge \alpha_0$. La restriction sur l'énergie est nécessaire
puisque l'équation possède toujours au moins une solution constante.
C'est le premier exemple, dans un cas simple, d'analyse asymptotique
multi-bulles (cf. référence 18).
10. O. Druet, Isoperimetric inequalities on compact manifolds,
Geometriae Dedicata, 90, 2002, 217-236.
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Dans cet article, nous démontrons la validité de l'inégalité optimale associée à l'injection de $H_1^1$ dans $L^{\frac{n}{n-1}}$ et l'existence d'extrémales associées. C'est le cas qui n'était pas traité dans la référence 3. Cette inégalité ne s'obtient pas directement car l'espace $H_1^1$ n'est pas adapté au calcul variationnel mais s'obtient par passage à la limite dans des inégalités de Sobolev optimales $H_1^p$ pour $p\to 1$. Les inégalités de Sobolev associées à l'injection de $H_1^1$ dans $L^{\frac{n}{n-1}}$ sont équivalentes à des inégalités isopérimétriques. Les fonctions extrémales pour ces inégalités optimales sont des fonctions caractéristiques de domaines isopérimétriques.
9. O. Druet et E. Hebey, The AB program in geometric analysis. Sharp Sobolev inequalities and related problems,
Memoirs of the American Mathematical Society, MEMO/160/761, 2002.
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Ce mémoire passe en revue tous les résultats disponibles à l'époque
sur le programme des inégalités de Sobolev optimales sur les variétés :
validité, existence d'extrémales, ... Il contient également quelques
résultats nouveaux.
8. O. Druet et F. Robert, Asymptotic profile for the sub-extremals of the sharp Sobolev inequality on the sphere,
Communications in Partial Differential Equations, 25, 5-6, 2001, 743-778.
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Soit $g$ une métrique dans la classe conforme de la sphère standard
$\left(S^n,h\right)$. En dimensions $n\ge 4$, l'inégalité de Sobolev
suivante a lieu :
$$\left\Vert u\right\Vert_{\frac{2n}{n-2}}^2 \le K_n
\left(\left\Vert\nabla u\right\Vert_2^2 + \frac{n-2}{4(n-1}\max_{S^n}
S_g \left\Vert u\right\Vert_2^2\right)$$
pour toute fonction $u$ régulière. Ici, $K_n$ est la meilleure
constante dans l'inégalité de Sobolev euclidienne (cf. Aubin
et
Talenti).
Cette
inégalité de Sobolev optimale ne possède jamais de fonctions extrémales
(cf. référence 7 pour la
terminologie) excepté pour la métrique
standard. Dans ce papier, nous étudions le comportement asymptotique de
solutions de problèmes de minimisation de plus en plus proches de celui
qui correspond aux fonctions extrémales. Plus précisément, pour tout
$\varepsilon>0$, le problème de minimisation $$\mu_\varepsilon =
\inf_{u\not\equiv 0} \frac{\int_{S^n} \left(\left\vert
\nabla u\right\vert_g^2 +\left(\frac{n-2}{4(n-1}\max_{S^n}
S_g-\varepsilon\right)u^2\right)\, dv_g}{\left(\int_{S^n} \vert
u\vert^{\frac{2n}{n-2}}\,dv_g\right)^{\frac{n-2}{n}}}$$
admet une solution $u_\varepsilon$ régulière et strictement
positive. C'est le comportement asymptotique de cette suite
$\left(u_\varepsilon\right)$ qui explose quand $\varepsilon\to 0$ que
nous étudions dans ce papier.
7. Z. Djadli et O. Druet, Extremal functions for optimal Sobolev inequalities on compact manifolds,
Calculus of Variations and PDE's, 12, 2001, 59-84.
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Soit $(M,g)$ une variété riemannienne compacte de dimension $n\ge
3$. On sait alors qu'il existe $B_0(g)>0$ telle que $$\left\Vert
u\right\Vert_{\frac{2n}{n-2}}^2 \le K_n\left(\left\Vert
\nabla u\right\Vert_2^2 + B_0(g)\left\Vert u\right\Vert_2^2\right)$$
pour toute fonction $u$ régulière sur $M$. La constante $K_n$ est la
constante de l'inégalité de Sobolev euclidienne et est la plus petite
qu'on puisse mettre devant le terme en gradient (cf. Hebey-Vaugon).
Une fois la première constante fixée comme étant la meilleure, $B_0(g)$
est la plus petite que l'on puisse prendre devant la norme $L^2$.
Par calculs de fonctions-tests, on sait que $$B_0(g)\ge
\frac{n-2}{4(n-1)}\max_M S_g$$
où $S_g$ est la courbure scalaire de la variété dès que la dimension
$n$ est supérieure ou égale à $4$.
Dans cet article, nous nous demandons si il existe des fonctions
extrémales, i.e. des fonctions qui atteignent le cas d'égalité, pour
cette inégalité. Et la réponse est qu'il en existe en dimensions $n\ge
4$ dès que $$B_0(g)> \frac{n-2}{4(n-1)}\max_M S_g$$
La question analogue en dimension $3$, plus délicate, est traitée dans
la référence 13.
6. O. Druet, E. Hebey et M. Vaugon, Sharp Sobolev inequalities with lower order remainder terms,
Transactions of the American Mathematical Society, 353, 2001, 269-289.
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Etant donnée $(M,g)$ une variété riemannienne compacte de dimension
$n$, l'inégalité de Sobolev classique correspondant à l'injection de
$H_1^2(M)$ dans $L^{\frac{2n}{n-2}}\left(M\right)$ stipule l'existence
de deux constantes $A$ et $B$ telle que
$$\left\Vert u\right\Vert_{\frac{2n}{n-2}}^{2}\le A
\left\Vert \nabla u\right\Vert_2^2 + B\left\Vert
u\right\Vert_2^2$$
pour toute fonction $u$ régulière. Dans cette inégalité, la
meilleure constante $A$ possible est $K_n$, la meilleure constante dans
l'inégalité de Sobolev euclidienne (cf. Aubin
et
Talenti).
Ensuite, grâce aux travaux de Hebey-Vaugon,
on sait que l'inégalité optimale est valide, i.e. qu'il existe $B$
telle que $$\left\Vert u\right\Vert_{\frac{2n}{n-2}}^{2}\le K_n
\left\Vert \nabla u\right\Vert_2^2 + B\left\Vert
u\right\Vert_2^2$$
pour toute fonction $u$ régulière. Ici, nous nous intéressons à une
inégalité un peu plus forte pusique nous remplaçons la norme $L^2$ dans
le terme de droite par une norme $L^1$. Nous étudions la validité de
l'inégalité optimale $$\left\Vert u\right\Vert_{\frac{2n}{n-2}}^{2}\le
K_n
\left\Vert \nabla u\right\Vert_2^2 + B\left\Vert
u\right\Vert_1^2$$
Encore une fois, $K_n$ est la meilleure première constante. La
question est donc : existe-t-il $B$ telle que l'inégalité ci-dessus
soit valide pour toute fonction $u$ régulière ?
Les réponses sont surprenantes : oui si la variété est de dimension
$3$, non si elle est de dimension $n\ge 4$ et si la courbure scalaire
est strictement positive quelque part. Nous avons également quelques
résultats positifs en dimension $n\ge 4$ qui seront améliorés dans Hebey
en utilisant le lemme de localisation que nous montrons dans ce papier
et l'inégalité isopérimétrique locale de la référence 12. En fait,
l'inégalité optimale est vraie sur toute variété dont la courbure
scalaire est strictement négative.
Nous obtenons donc un panorama complet de la validité de cette
inégalité optimale qui montre que c'est la courbure scalaire qui joue
un rôle crucial dans cette histoire.
5. O. Druet, Generalized scalar curvature type equations on compact Riemannian manifolds,
Proceedings of the Royal Society of Edinburgh, 130A, 2000, 767-788.
Mathscinet
Dans cet article, nous étudions l'équation $$\Delta_p u + hu^{p-1}=f
u^{\frac{np}{n-p}-1}$$
sur des variétés riemanniennes compactes de dimension $n\ge 2$ avec
$1<p<n$. Ici, $\Delta_p = -div_g\left(\vert \nabla
u\vert_g^{p-2}\nabla u\right)$ est le $p$-laplacien. Pour $p=2$ et
$h=\frac{n-2}{4(n-1)}S_g$ avec $S_g$ la courbure scalaire de $(M,g)$,
c'est l'équation de courbure scalaire prescrite. Nous obtenons
plusieurs résultats d'existence pour cette équation critique du point
de vue des injections de Sobolev. Nous obtenons par exemple que
l'équation possède toujours une solution si $h$ et $f$ sont strictement
négatives. Dans le cas $h\equiv 0$, nous obtenons également des
résultats d'existence et même des conditions nécessaires et suffisantes
sur $f$ pour que l'équation possède des solutions lorsque $n\le 3p-2$.
Dans le cas où l'opérateur $u\mapsto \Delta_p u + h u^{p-1}$ est
coercif, nous obtenons quelques résultats d'existence également : par
exemple, pour $f\equiv Cst>0$, il existe toujours une solution dès
que la courbure scalaire de la variété est strictement positive quelque
part et $p>2$.
4. O. Druet, E. Hebey et M. Vaugon, Optimal Nash's inequalities on Riemannian manifolds : the influence of geometry,
International Mathematics Research Notices, 14, 1999, 735-779.
Mathscinet
Dans cet article, nous étudions l'inégalité de Nash sur des variétés
riemanniennes compactes $(M,g)$ de dimension $n$. Celle-ci stipule
qu'il existe deux constantes $A$ et $B$ telles que $$\left\Vert
u\right\Vert_2^{2+\frac{4}{n}}\le A \left\Vert \nabla
u\right\Vert_2^2 \left\Vert u\right\Vert_1^{\frac{4}{n}}+B \left\Vert
u\right\Vert_1^{2+\frac{4}{n}}$$
pour toute fonction $u\in C^\infty\left(M\right)$. Nous obtenons les
valeurs des meilleures constantes possibles $A$ et $B$ dans cette
inégalité et étudions les inégalités optimales correspondantes. Par
exemple, la meilleure constante $A$ possible dans cette inégalité ne
dépend que de la dimension $n$ de la variété : c'est $A_0(n)$, la
meilleure constante dans l'inégalité de Nash euclidienne (cf. Carlen-Loss).
On se demande alors s'il existe $B>0$ telle que l'inégalité
ci-dessus soit valide avec $A=A_0(n)$ et $B$ pour toute fonction $u$
régulière.
On démontre qu'une telle constante $B$ n'existe pas dès que la
courbure scalaire est strictement positive quelque part. On démontre
également un lemme de localisation qui permettrait de démontrer avec le
résultat ultérieur de la référence 12 que l'inégalité est valide
dès
que la courbure scalaire est strictement négative quelque part.
Le papier contient aussi des résultats lorsque la priorité est
donnée à la seconde constante.
3. O. Druet, The best constants problem in Sobolev inequalities,
Mathematische Annalen, 314, 1999, 327-346.
Mathscinet
Soit $(M,g)$ une variété riemannienne compacte de dimension $n\ge
2$. Pour
$1<p<n$, l'injection de Sobolev critique de $H_1^p\left(M\right)$
dans $L^{\frac{np}{n-p}}\left(M\right)$ mène à une classe d'inégalités
de Sobolev optimales $\left(I_p^\theta\right)$ :
$$\left\Vert u\right\Vert_{\frac{np}{n-p}}^{\theta}\le K(n,p)^\theta
\left\Vert \nabla u\right\Vert_p^\theta + B\left\Vert
u\right\Vert_p^\theta$$
La constante $K(n,p)^\theta$ est la plus petite que l'on puisse mettre
devant le terme en gradient. Ici $K(n,p)$ est explicite, c'est la
constante dans les inégalités de Sobolev euclidiennes (cf. Aubin
et
Talenti).
La question est : existe-t-il $B>0$ telle que l'inégalité
ci-dessus soit valide pour toute fonction $u\in H_1^p\left(M\right)$ ?
Dans le cas $p=2$, cette question fut résolue par l'affirmative par
Hebey-Vaugon
pour $1\le \theta\le 2$. Dans la référence 1 ci-dessous,
nous avions démontré que l'inégalité optimale $\left(I_p^p\right)$
était fausse pour $2<p<\sqrt{n}$ dès que la courbure scalaire de
la variété est strictement positive quelque part.
Ici, nous démontrons la conjecture de Aubin,
et même un peu mieux : les inégalités
$\left(I_p^p\right)$ pour $1\le p\le 2$ et $\left(I_p^2\right)$ pour
$2\le p<n$ sont valides sur toute variété riemannienne compacte de
dimension $n$. Ces résultats sont optimaux au vu de ceux de la
référence 1.
La preuve procède par contradiction grâce à une analyse asymptotique
de suite de solutions d'une EDP elliptique.
2. T. Aubin, O. Druet et E. Hebey, Best constants in Sobolev inequalities for compact manifolds of nonpositive curvature,
Comptes Rendus de l'Académie des Sciences de Paris, 326, 1998, 1117-1121.
Mathscinet
Soit $(M,g)$ une variété riemannienne compacte de dimension $n\ge 2$. Pour $1<p<n$, l'injection de Sobolev critique de $H_1^p\left(M\right)$ dans $L^{\frac{np}{n-p}}\left(M\right)$ mène à une classe d'inégalités de Sobolev optimales $\left(I_p^\theta\right)$ : $$\left\Vert u\right\Vert_{\frac{np}{n-p}}^{\theta}\le K(n,p)^\theta \left\Vert \nabla u\right\Vert_p^\theta + B\left\Vert u\right\Vert_p^\theta$$ La constante $K(n,p)^\theta$ est la plus petite que l'on puisse mettre devant le terme en gradient. Ici $K(n,p)$ est explicite, c'est la constante dans les inégalités de Sobolev euclidiennes (cf. Aubin et Talenti). La question est : existe-t-il $B>0$ telle que l'inégalité ci-dessus soit valide pour toute fonction $u\in H_1^p\left(M\right)$ ? Dans le cas $p=2$, cette question fut résolue par l'affirmative par Hebey-Vaugon pour $1\le \theta\le 2$. Dans la référence 1 ci-dessous, nous avions démontré que l'inégalité optimale $\left(I_p^p\right)$ était fausse pour $2<p<\sqrt{n}$ dès que la courbure scalaire de la variété est strictement positive quelque part. On démontre dans cette note que l'inégalité optimale $\left(I_p^p\right)$ est vraie sur les variétés compactes à courbure sectionnelle négative ou nulle dès que la conjecture de Cartan-Hadamard est vraie. Comme celle-ci est vraie en dimensions $2$, $3$, $4$, l'inégalité optimale $\left(I_p^p\right)$ est vraie sur toute variété compacte à courbure sectionnelle négative ou nulle de dimensions $2\le n\le 4$. C'est une conséquence du lemme de localisation de la référence 1 et d'une méthode de symétrisation pour obtenir les inégalités optimales locales.
1. O. Druet, Optimal Sobolev inequalities of arbitrary order on compact Riemannian manifolds,
Journal of Functional Analysis, 159, 217-242, 1998.
Mathscinet
Soit $(M,g)$ une variété riemannienne compacte de dimension $n\ge 2$. Pour $1<p<n$, l'injection de Sobolev critique de $H_1^p\left(M\right)$ dans $L^{\frac{np}{n-p}}\left(M\right)$ mène à une classe d'inégalités de Sobolev optimales $\left(I_p^\theta\right)$ : $$\left\Vert u\right\Vert_{\frac{np}{n-p}}^{\theta}\le K(n,p)^\theta \left\Vert \nabla u\right\Vert_p^\theta + B\left\Vert u\right\Vert_p^\theta$$ La constante $K(n,p)^\theta$ est la plus petite que l'on puisse mettre devant le terme en gradient. Ici $K(n,p)$ est explicite, c'est la constante dans les inégalités de Sobolev euclidiennes (cf. Aubin et Talenti). La question est : existe-t-il $B>0$ telle que l'inégalité ci-dessus soit valide pour toute fonction $u\in H_1^p\left(M\right)$ ? Dans le cas $p=2$, cette question fut résolue par l'affirmative par Hebey-Vaugon pour $1\le \theta\le 2$. Ici, nous démontrons entre autres que, pour $2<p<\sqrt{n}$, l'inégalité optimale $\left(I_p^p\right)$ n'est pas valide dès que la courbure scalaire de la variété est strictement positive quelque part. Cette hypothèse sur la courbure scalaire est optimale puisque nous démontrons que l'inégalité optimale $\left(I_p^p\right)$ est toujours valable sur le tore plat. Ceci est démontré grâce à un lemme de localisation qui stipule qu'une telle inégalité est globalement valide si elle l'est localement (c'est-à-dire pour des fonctions à support compact dans des petites boules).