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pagemotions [2009/02/01 23:57]
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pagemotions [2010/01/08 12:02]
Ligne 1: Ligne 1:
-[[pagemotion|la motion rapportée par nos correspondants]] 
- 
-[[rappelcompositioncoordinationnationale|Rappel sur la composition de la coordination nationale]] 
- 
-====Documents Décret==== 
- 
-===Coordination nationale=== 
-Collectif pour la Défense de l’Université - Motion adoptée le 31 janvier 2009 
-à l’issue de la réunion des enseignants-chercheurs 
-qui s’est tenue au Centre Panthéon de 14 h 30 à 17 h00 
- 
- 
-L’assemblée a pris connaissance du projet de décret relatif au statut  des 
-enseignants-chercheurs dans sa nouvelle formulation en date du 30 janvier 2009. 
-Elle prend acte des diverses modifications apportées au projet initial et salue 
-les efforts considérables accomplis par les représentants du CNU (groupe 01) 
-depuis plusieurs mois pour infléchir, dans un sens plus favorable à la 
-communauté universitaire, le contenu du projet de décret. 
- 
-Toutefois, ayant délibéré sur la question de savoir si les modifications faites 
-par le ministère au décret étaient suffisantes et de nature à satisfaire la 
-communauté universitaire, l’assemblée présente considère : 
-- d’une part, que ces modifications ne sont pas en mesure de satisfaire les 
-exigences formulées par le Collectif dans sa motion adoptée le 6 janvier 2009, 
-- d’autre part, que, consciente que les collégiens et lycéens d’aujourd’hui sont 
-les étudiants de demain, elle doit affirmer sa solidarité avec les 
-universitaires des disciplines non juridiques, qui critiquent la réforme des 
-concours d’enseignement du second degré et la mise en œuvre de la masterisation, 
-en ce qu’elles vont vers un appauvrissement de la formation et menacent la 
-qualité des enseignements. 
- 
-En conséquence, l’assemblée adopte, à l’issue de trois votes successifs, une 
-triple motion : 
-1- Elle persiste dans sa revendication de retrait du projet de décret réformant 
-le statut des enseignants-chercheurs. 
-2- Elle appelle les enseignants-chercheurs à se mettre en grève le lundi 2 
-février. 
-3- Elle désigne deux représentants et deux 
-suppléants,  pour participer à la réunion de 
-la Coordination nationale des Universités qui se tiendra le 2 février à la 
-Sorbonne. 
- 
-En outre, elle adopte le principe selon lequel aura le Collectif aura, dans 
-chaque université, un correspondant. Elle décide,  par ailleurs, de se doter 
-d’un comité chargé de son organisation. 
- 
-Elle appelle, enfin, à une nouvelle assemblée qui se tiendra, le samedi 7 
-février 2009, à 14 h 30 à la faculté de droit (Centre Panthéon, 12 place du 
-Panthéon), afin de tirer les conséquences de cette mobilisation et déterminer de 
-nouveaux moyens d’action, si nécessaire. 
- 
-===Une ANALYSE=== 
-Courrier de la ministre et l'analyse d'un MCF de sciences Po publie dans la liste SLR national. 
- 
- 
- 
- 
- Vous trouverez ci-joint le courrier de Valérie Pécresse aux Présidents d'Université. 
- 
- Comme on pouvait le prévoir... elle récupère l'option "Modulation sous contrôle du CNU" 
- avancée par les juristes du CNU. Pour mémoire, je vous remets ci-dessous ma propre analyse de 
- cette option. 
- 
- 
- 
- L'affaire des professeurs de droit négociant au ministère avec pour perspective une 
- modulation acceptable se faisant sous contrôle des CNU est extrêmement grave. La "Position du 
- Groupe 1" (sections n°01- droit privé, 02 - droit public, 03 - histoire du droit) avancée 
- auprès de la ministre par Frédérique Sudre (cf.: doc. joint "Réunion ministère...") n'est pas 
- une improvisation : elle se dessinait dans les réunions "des juristes" (une minorité... mais 
- une minorité dirigeante) depuis plusieurs semaines (cf.: doc joint "Juriste6janvier") dont la 
- motion du 6 janvier, qui sert de référence au mouvement de grève de ces juristes, indique : 
- "Que la modulation du service ­ si elle était instituée ­ ne puisse être décidée qu'en 
- fonction de critères objectifs définis au niveau national, et assortie de recours 
- appropriés." Cette position est relayée Dominique Rousseau dans une tribune publiée par Le 
- Monde d'hier (ici) ; elle est relayée par de nombreux doyens d'UFR dans les Faculté de droit 
- auprès de leurs collègues (cf. doc joint "LettreDoyenUniversitéPicardie"). 
- 
- Première remarque:  A ma connaissance,  la section 04 - Science politique, dont les 
- responsables ne participaient pas à la délégation auprès de Pécresse, s'est vue citée bien 
- au-delà de son engagement réel, dans la plateforme "Position du Groupe 1", les membres de la 
- section 04 n'ayant pas participé à l'élaboration de cette plateforme. 
- 
- Deuxième remarque:  Au moment où la coordination nationale des universités, dans une motion 
- reprise déjà par de très nombreuses universités, appelle à un retrait sans préalable du 
- décrets EC, la démarche de quelques Professeurs de droit, allant négocier au ministère des 
- amendements au projet  est une véritable trahison du mouvement en cours. Il était déjà 
- regrettable de voir ces juristes appeler à des réunions séparées des autres disciplines au 
- moment où d'autres collègues oeuvraient pour rassembler le plus largement possible en vue 
- d'une coordination nationale... mais l'on devait alors se taire par respect des traditions de 
- chacun et sens tactique en faveur des convergences. Il était regrettable encore de voir ces 
- juristes là absents de la coordination nationale du 22 janvier ; mais on devait alors faire 
- mine de l'ignorer par souci de ménager leur propre mobilisation. Cependant cette rencontre 
- avec la ministre avec un tel texte qui va à l'encontre de la motion adoptée par la 
- coordination nationale  leur fait franchir une ligne rouge. 
- 
- Troisième remarque: Au danger d'un compromis sordide - parce que limité à sauver le pouvoir 
- du CNU ! - auquel se rallieraient certains juristes (tous, heureusement, ne sont pas de cet 
- acabit !), les syndicats les plus à droite et la frange molle du mouvement s'ajoute celui de 
- voir ce groupe minoritaire lâcher la deuxième revendication du mouvement concernant les 
- concours du secondaire pour lesquels les juristes ne se sentent évidemment pas concernés, 
- leur sens  du service public n'allant pas jusqu'à prendre des risques ou assumer des coûts de 
- mobilisation pour autre chose que leurs propres nombrils. En outre, même si ils sont 
- minoritaires, ces juristes là menacent l'unité du mouvement, dans un moment difficile pour la 
- profession toute entière. 
- 
- Quatrième remarque:  Il faut enfin se demander pourquoi certains professeurs de droit 
- semblent pouvoir s'accommoder d'une modulation sous contrôle du CNU quand toute la profession 
- aujourd'hui rejette le principe même de la modulation ? 
- 
- Le problème peut être abstraitement modélisé ainsi : soit deux groupes d'individus 
- quelconques, le groupe A et le groupe B. Ces individus sont obligés de s'évaluer 
- individuellement pour se répartir des charges en sachant qu'aux plus mal notés reviendront 
- les plus lourdes charges. Les individus du groupe A participent aux décisions d'évaluation 
- relatives aux individus du groupe B... mais les individus du groupe B ne participent pas aux 
- décisions d'évaluation des  individus du groupe A. Si l'on tient ces individus pour 
- économiquement rationnels et que l'on suppose qu'ils cherchent à réduire leurs charges, 
- qu'elle sera tendanciellement l'attitude des individus du groupe A lorsqu'ils évalueront 
- leurs pairs d'une part et lorsqu'ils évalueront ceux du groupe B d'autre part ? 
- 
- Pour le dire autrement : dans une configuration du CNU où les Professeurs d'Université (PU) 
- co-décident sur les dossiers relatifs aux Maîtres de Conférences (MCF) et où l'inverse n'est 
- pas vrai, l'option d'une modulation des services sous contrôle des CNU est totalement 
- inacceptable pour les MCF, à moins de la lier à une dissociation complète des deux corps pour 
- l'évaluation / gestion des carrières ou au contraire à une réunification des deux corps en  
- un corps unique. Faute de quoi, l'asymétrie des deux corps dans la procédure de décision - et 
- il n'y a pas besoin d'avoir fait vingt ans de science politique ou de science économique pour 
- le comprendre - conduira inéluctablement à une moyenne de notation plus élevée chez les PU 
- que chez les MCF. La production de cette différence sera d'autant plus tentante, que les PU 
- en formation restreinte seront contraint de se ménager réciproquement en se notant très haut, 
- qu'elle viendra conforter symboliquement la supériorité "méritocratique" d'un corps sur 
- l'autre, et qu'elle aura pour effet d'assurer par le jeu de l'évaluation / modulation le 
- transfert d'un corps vers l'autre des charges supplémentaires que le gouvernement ne veut pas 
- financer (administration, insertion professionnelle, recherches de fonds, pédagogie à 
- distance, enseignements supplémentaires, etc.). 
- 
- La motion "Position du Groupe 1" (sans la 04-science politique) confirme les échos venant du 
- terrain sur le sentiment de privilèges et d'immunités de nombreux PU de droit (tous 
- heureusement ne sont pas comme cela). En l'état des relations hiérarchiques très marquées 
- entre Professeurs des Universités et Maîtres de Conférences au sein de disciplines juridiques 
- (dans les UFR, maisons d'éditions, laboratoires, cabinets de consulting...), où la recherche 
- scientifique ne compte guère dans les choix de promotion, l'option d'une modulation des 
- services sous contrôle du CNU donnera aux premiers toute latitude d'utiliser l'asymétrie des 
- relations entre les deux corps au sein du CNU  pour évaluer tendanciellement les PU très haut 
- et les  MCF très bas...  donc conforter symboliquement la supériorité des uns sur les autres 
- et transférer des premiers aux seconds  des charges diverses et variées selon un modèle 
- antérieur à 1968. Et même si il y a incontestablement un tropisme "juridiste" à cet égard, 
- les risques de contagions aux autres disciplines ne sont pas négligeables. 
- 
- Il y a là cinq motifs à une explication franche et massive qui n'a sans doute que trop 
- attendue depuis un mois et demi que l'on voyait se dessiner la démarche de cette minorité 
- dirigeante en droit par petites touches successives et qui aboutissent aujourd'hui  : 1) à 
- avancer dans le dos de la coordination nationale et contre son appel à un retrait sans 
- préalable des textes ; 2) à lâcher la revendication de maintien des concours des premiers et 
- deuxième cycles ; 3) à préparer un retour à la différenciation / hiérarchisation des corps de 
- MCF et PU ; 4) à occulter les enjeux relatifs aux autres catégories de personnels de 
- l'université (dotations budgétaires, précarisation des biatoss, contrat doctoral, enseignants 
- précaires...) ; 5) à menacer de division le mouvement dans un moment crucial ou il importe de 
- rester unis. 
- 
- Tout cela justifie, à mon avis, que les syndicats, les associations et la prochaine 
- coordination nationale préparent dès maintenant leurs réactions si il venait à Sarkozy & 
- Précresse  l'idée de désamorcer le conflit en sortant du chapeau un décret amendé dans le 
- sens souhaités par ces juristes et auxquels se rallieraient alors tel(s) ou tel(s) syndicat 
- prompte au compromis. 
- 
- D'autre part, il est dangereux pour l'unité du mouvement que ce groupe de juristes ambigües 
- dispose d'un monopole d'expression publique au nom "des juristes". Il est grand temps que les 
- nombreux collègues juristes qui ne se reconnaissent pas dans cette démarche s'expriment 
- publiquement (tribune, pétition, motion, etc) pour rallier les assemblées générales 
- multidisciplinaires ainsi que la coordination nationale qui réunit aujourd'hui toutes les 
- organisations, toutes les sensibilités et la très grande majorité des universités. 
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pagemotions.txt · Dernière modification: 2010/01/08 12:02 (modification externe)