Habituellement, dans les cours d'astronomie de base, on nous apprend que nos
planètes
gravitent autour du Soleil selon des
trajectoires elliptiques.
Ce n'est pas exactement ce que l'on observe au télescope, puisque le point d'observation
est fixé sur la Terre, qui tourne elle-même autour du Soleil. Les trajectoires des planètes
se présentent donc sous la forme de courbes complexes, oscillant entre l'avant et l'arrière :
ce sont des ellipses autour de points situés sur une autre ellipse.
Historiquement, cette vision
géocentrique
a constitué la base du
système de Ptolémée.
Mathématiquement, les courbes de cercles tournant autour de points mobiles sur la circonférence
d'un autre cercle sont appelées
« épitrochoïdes ».
Dans l'applet ci-dessous, on peut choisir une planète du système solaire
et dessiner sa trajectoire dans le ciel, vue de la Terre. Par exemple, si l'on choisit « Soleil »
comme corps céleste générant le graphique, on trace une ellipse parfaite.
En raison de la très faible
excentricité
de l'orbite terrestre autour du Soleil, son ellipse est difficilement distinguable d'un cercle.
Cette figure est identique à la perspective héliocentrique bien connue, sauf que les rôles du Soleil
et de la Terre sont inversés. En perspective géocentrique, chaque planète se déplace en ellipse
autour de cette ligne solaire. Le nombre en haut à gauche indique le nombre d'années terrestres écoulées.
L'utilisation de coordonnées polaires au lieu de coordonnées de
Kepler
entraîne une légère imprécision de la vitesse des planètes pour des excentricités plus élevées.
Pour illustrer ce phénomène et rendre la visualisation plus complète, on a inclus dans l'application
Pluton et deux comètes, Halley et Hale-Bopp. Les courbes obtenues peuvent être représentées
sous forme de trajectoires, de diagrammes linéaires, etc., sélectionnés dans le deuxième élément de choix.
Plus d'explications ci-dessous.
« Démarrer » : démarre la courbe. Une deuxième voire une troisième courbe peut être ajoutée à l'image.
« Effacer » : efface l'écran et réinitialise la nouvelle image.
« Lent <===> rapide » : régule la vitesse du tracé.
rapide
Les trajectoires des planètes et leurs symétries
Le rapport fixe des temps de révolution entre la Terre et les autres planètes donne naissance
à des figures quasi périodiques.
La trajectoire géocentrique de
Vénus
présente à première vue une symétrie d'ordre cinq, due à la
commensurabilité
approximative du rapport 13:8 des deux temps de révolution. Cela signifie qu'en 8 années terrestres,
Vénus effectue environ 13 révolutions autour du Soleil. Supposons que nous commencions
notre observation lorsque Vénus et la Terre sont côte à côte. Comme Vénus tourne plus vite que la Terre,
elle devra dépasser la Terre quatre fois de plus au cours des 8 années suivantes
(soit 8 révolutions terrestres). Chaque fois que la Terre et Vénus se rencontrent,
une boucle apparaît dans la trajectoire géocentrique de Vénus. Comme leurs vitesses
sont presque régulières (l'excentricité est assez faible et n'intervient que de manière quadratique
dans l'équation de l'ellipse), le motif présentera une symétrie d'ordre cinq.
Noter cependant qu'aucune des symétries mentionnées ici n'est exacte ; elles sont dues
à des approximations des rapports des temps de révolution, qui ne sont en réalité en aucun cas
des nombres rationnels.
La trajectoire de Mercure
présente à première vue une symétrie d'ordre 3, due à la commensurabilité approximative du rapport 1:4 des deux temps
de révolution. Une observation plus rapprochée révèle un rapport de 7:29, ce qui donne
une symétrie d'ordre 22 (le degré de symétrie de rotation est toujours donné par la différence
des deux composantes fractionnaires du rapport des deux révolutions).
La trajectoire de Mars
révèle à première vue une symétrie d'ordre 1 (rapport de révolution par rapport à la Terre de 1:2).
Une observation plus rapprochée révèle une symétrie d'ordre 7, due à une approximation plus précise
du rapport de 8:15, et une observation encore plus rapprochée donne une symétrie d'ordre 37,
due à une approximation encore plus précise de 42:79.
La trajectoire de Jupiter
présente à première vue une symétrie d'ordre 11 (rapport de révolution Jupiter - Terre de 1:12).
Une vue plus rapprochée révèle une symétrie d'ordre 76, grâce à une meilleure description du rapport 7:83.
Les trajectoires géocentriques des planètes et le Soleil
Pour bien comprendre comment les épicycloïdes de la trajectoire de Jupiter, ou de toute autre planète
ou comète extérieure, sont causés par le mouvement propre de la Terre,
choisir « trajectoire géocentrique + Soleil ».
L'orbite du Soleil vue de la Terre est alors ajoutée au graphique.
On remarquera que chaque boucle de la trajectoire de Jupiter correspond à un tour (géocentrique)
du Soleil, soit une année terrestre.
En observant la trajectoire de Vénus et la révolution (géocentrique) du Soleil, on remarquera
que Vénus dépasse toujours le Soleil, puis tourne autour de lui pour finalement le distancer.
L'image inverse est donnée pour Mars. Ses boucles sont toujours en retard sur le Soleil lorsqu'il est dépassé.
Obtention graphique des épitrochoïdes : lignes de connexion
Une autre façon de visualiser la relation entre l'orbite terrestre et ses voisines est de tracer
une ligne de connexion à intervalles fixes entre la position de la Terre et celle de la planète correspondante
sur son orbite, en perspective héliocentrique. L'option « ConnexionTerre-planète »
du deuxième paramètre Choix du panneau permet de le faire. Les lignes représentent, au sens figuré,
la vue de l'observateur terrestre. Les images correspondantes sont des faisceaux de lignes qui forment les
enveloppes
des épicycloïdes. Par exemple, l'image de l'orbite de Mars, représentée par la ligne de connexion,
est très similaire aux célèbres
caustiques
formées au fond d'une tasse à café. Pour obtenir des graphiques significatifs, le paramètre
« Tracer un point tous les... jours » doit être choisi avec soin. Des nombres faibles
sont généralement appropriés.
Cependant, pour des exécutions plus longues, par exemple pour la planète Vénus,
le paramètre 117 jours donne des résultats étonnants : grâce au rapport des périodicités,
des pentagrammes
mobiles seront affichés.
Noter que les points de rebroussement des enveloppes n'apparaissent pas aux passages
de « mouvementrétrograde » de la planète, mais à l'opposition.
Pour illustrer ce comportement des deux représentations graphiques, une troisième option a été introduite :
« Trajectoire géocentrique + connexion Terre-planète »,
où les deux sont tracées simultanément.
En ajoutant au graphique la quatrième option, « Trajectoirehéliocentrique »,
on remarquera que chaque ligne de connexion débute exactement sur la courbe de trajectoire héliocentrique
de la Terre et se termine à la même courbe, comme prévu.
Enfin, la trajectoire géocentrique est générée graphiquement en translatant chaque ligne de connexion
vers le centre du panneau, l'observateur sur la Terre.
Perspective héliocentrique
Pour obtenir les trajectoires héliocentriques bien connues de nos planètes, sélectionner
« Trajectoirehéliocentrique ». Pour obtenir une vue d'ensemble du système solaire, sélectionner
« Trajectoires héliocentriques de toutes les planètes ».
Changement du point de vue
Une autre application de l'applet consiste à choisir une planète, par exemple Vénus,
et à insérer ses valeurs de temps de révolution et d'excentricité dans les champs
de temps de révolution et d'excentricité de la Terre. Si on appuie sur « Démarrer »,
on ne verra qu'un point, puisque on s'observe uniquement sur Vénus depuis son propre point de vue.
Si on choisit maintenant une autre planète, par exemple Mars (en conservant les valeurs modifiées
pour la Terre), on obtiendra la trajectoire de la planète Mars telle qu'observée
depuis un observatoire de Vénus. On peut ainsi modifier son point de vue selon des échelles astronomiques.
On peut également saisir des données
d'exoplanètes.
La musique des sphères de Kepler
Si l'on considère le rapport des temps de révolution de deux orbites comme le rapport des oscillations
d'une corde vibrante (selon les idées de
Johannes Kepler), alors :
Jupiter - Terre forme un intervalle d'environ 3 octaves + une quinte
Mars - Terre forme une septième majeure
Terre - Vénus forme une sixte mineure
Terre - Mercure forme un intervalle d'environ deux octaves.
Pour une représentation graphique de ces intervalles musicaux, voir les
courbes de Lissajous.
Cela pourrait offrir une autre perspective intéressante sur les mouvements de nos planètes.