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  • exemples concrets

J'ai donné un (début de) polycopié, avec lequel je fais cours 2h par semaine en visio. Les TD sont désormais intégralement à la charge des étudiants: je propose juste mes exercices et des références de bouquins où en trouver d'autres. Ils conçoivent les feuilles de TD, dirigent le TD, rédigent les corrigés. Les étudiants se sont répartis en équipes, les responsabilités tournent pour que chacun.e participe.

  • Comment je m'y prends
  1. multiplier les canaux de discussion, car quand un truc ne fonctionne pas (ce qui arrive tout le temps), l'autre peut prendre le relais. Exemple : aujourd'hui, un étudiant n'avait plus de connexion à la visio. Mais il était sur le Whatsapp que s'est constitué la classe (à ma demande). Un camarade a ainsi pu résoudre le problème de connexion en 5 min, en discutant avec lui. Je n'utilise jamais un moyen de discussion avant de m'assurer que tous les présents peuvent s'y connecter. Pour l'instant, j'utilise surtout WebEx Meetings et Claroline. Je basculerai vers Discord si c'est plus stable. Je donne le maximum de droits sur l'utilisation des outils. On interagit par oral+chat. Parfois du partage d'écran (un pdf que je commente en direct, des formules tapées à la volée dans GNU-Texmacs, lequel je vous conseille pour cet usage). J'écris et je leur demande d'écrire ce que nous disons, le plus souvent sans tableau (virtuel) à disposition. C'est un bon exercice de rédaction. Si la connexion visio est bonne, j'utilise la webcam pour montrer de temps à autre ce que j'écris et je leur demande parfois de faire de même. A la fin de la séance, je dépose mes notes manuscrites dans Claroline. Le plus important, donner la parole aux étudiants pendant la durée de la visio, expliciter tout.
  2. demander aux étudiants de se constituer en groupes de 3. Chaque groupe a la responsabilité d'un exercice/d'un théorème. Chacun a un rôle (qui tourne à chaque séance) : rédacteur (celui/celle qui prépare les documents à montrer à l'écran/déposer sur claroline en amont), orateur (celle/celui qui restitue le contenu du document affiché à la classe), contradicteur (celle/celui qui doit poser des questions, trouver des erreurs, demander des généralisations à l'orateur d'un autre groupe).
  3. demander aux étudiants de se porter volontaires pour accomplir des tâches. Rechercher les étudiants absents et s'assurer qu'ils sont en bonne santé, mettre à jour le trombinoscope avec les photos manquantes, recenser les problèmes de connexion et chercher une solution, se former à TexMacs/LaTex puis former les autres, chercher des livres sur internet, etc. Chaque séance apporte son lot de tâches.
  • Pourquoi faire du téléenseignement en ce moment ?

Avec son accord, je reproduis un échange de mail avec TB résumant mes interrogations sur cette question, à lire de bas en haut.

Cher T,

Je crois qu'on est d'accord sur l'essentiel, en particulier sur le rôle de l'institution.

Pour ton dernier PS, je ne sais pas. Si le CHSCHT n'a pas eu lieu, ce n'est pas la faute des outils. Quand la visio beugue (ce qui arrive très fréquemment), il reste l'audio-conférence, accessible juste avec un téléphone. Ou le chat (on a tous fait des whatsapp). Bref, il y a toujours une solution de secours pour y arriver, il suffit de ne pas tout miser sur une seule technologie et d'être réactif.

A mon échelle (deux cours), j'ai bien l'ambition de retrouver tout le monde et de continuer à faire des maths avec ces étudiants tant que cela aura un sens. Pas pour les évaluer, pas pour les instruire, juste pour ne pas leur laisser l'impression qu'on les laisse tomber. Et aussi, plus égoïstement, parce que ça m'aide à faire face.

Je sais bien qu'en faisant cela, je contribue à l'illusion que le numérique peut prendre le relais, et à toutes les dérives qui vont avec. Mais j'estime, pour l'instant, que le jeu en vaut la chandelle.

Amitiés et bon courage à toi,

L

Le 18/03/2020 à 15:46, T a écrit :


Cher L,

Je suis d'accord que chacun réagit comme il peut.

Par contre, au niveau de l'institution, on doit prendre le temps de la réflexion et faire attention à ce que les consignes ne mettent ni les étudiants, ni les collègues dans une situation de stress ou de pression supplémentaire par rapport à la situation sanitaire déjà très anxiogène et aux diverses situations personnelles.

Je suis également d'accord qu'il faut prendre soin des étudiants et des collègues, trouver des solutions pour éviter l'isolement …

Amitiés,

T

PS : hier, un CHSCT extraordinaire devait avoir lieu en visio-conférence, pour en particulier parler de tout cela. Aucun des 4 outils essayés par la présidence, n'a permis de faire ce CHSCT. Dans l'état actuel, je pense très peu réaliste d'organiser techniquement à grande échelle des cours en visio-conference, et même si des outils pouvaient supporter la charge au niveau de l'université, il y aura toujours un bon nombre d'étudiants (et de collègues) qui ne seront pas chez eux dans les conditions nécessaires minimales.
Le 18/03/2020 à 14:40, L a écrit :

Cher T,

Chacun réagit comme il le peut à la situation. Tu as raison de rappeler que nous avons le droit d'arrêter d'enseigner et qu'il faut défendre ce droit. Mais ne reprochez pas non plus à celles et ceux qui souhaitent maintenir un lien de le faire. En marge de la langue de bois que tu dénonces, il y a une réalité plus complexe.

Une partie du temps que je passe avec mes étudiants en ce moment n'a rien à voir avec les maths. Il s'agit simplement de nous entraider pour contacter les derniers étudiants du groupe et pour vérifier qu'ils ne sont pas en détresse. Pourquoi “nous occuper de nos proches”, ne serait-ce pas aussi nous occuper un peu de nos étudiants, et donc de nous-même ?

Amitiés,

L
Le 18/03/2020 à 13:53, T a écrit :

Un texte à lire face aux diverses injonctions au travail (à distance) et ne pas oublier que ces PCP n'impactent pas que les EC

https://academia.hypotheses.org/21189

Extrait :

“Sommes-nous à ce point (dé)connectés que nous ne parvenons pas à comprendre que nous allons vivre une profonde perturbation de notre quotidien, de nos habitudes, de nos temps sociaux ? Que cette perturbation implique déjà de nous occuper de nos proches, nos enfants, nos parents, voire nos voisins dans le besoin, et surtout de s’attacher à ne pas propager le virus, en restant chez soi ? […] Ne pouvons-nous aussi nous arrêter d’enseigner quelque temps ? Que veut dire cette « continuité pédagogique » qu’on nous serine à longueur de correspondance institutionnelle ?”
etudiants.txt · Dernière modification: 2020/03/21 09:06 de dupaigne