Référence: Chapitre 6: A Longtin, Effects of noise on nonlinear dynamics, dans A Beuter, L Glass, MC Mackey and MS Titcombe. Nonlinear dynamics in physiology and medicine 25 (2013) Springer.
Fichiers Matlab: langevin.m et fhnnoise.m.
L'équation de Langevin est une équation différentielle stochastique: $$\frac{dx}{dt} = - \alpha x + \xi(t),$$ où $\xi(t)$ est un bruit blanc gaussien, d'intensité $D$. La solution de cette équation est un bruit Ornstein-Uhlenbeck. On peut aussi considérer une version non-linéaire de l'équation de Langevin.
Il existe une version stochastique de la méthode d'Euler explicite pour résoudre l'équation de Langevin non-linéaire $$\frac{dx}{dt} = h(x,t) + \xi(t),$$ Pour voir comment dériver le schéma, on réécrit l'équation de Langevin sous forme d'équation stochastique avec un mouvement brownien $W(t)$, dont la dérivée est un bruit blanc gaussien: $$dx = h(x,t)dt + \sigma dW(t).$$
Le schéma numérique est s'obtient immédiatement en posant $dx \approx x(t+\Delta t) - x(t)$, et ainsi de suite: $$x(t+\Delta t) = x(t) + \Delta t \, h(x,t) + \sigma \Delta W.$$ Les deux premiers termes du membre de droite sont les mêmes que pour Euler explicite. Le terme $\Delta W$ doit être évaluée numériquement. Ces accroissements $W(t+\Delta t)-W(t)$ sont gaussiens, de moyennes nulles et de variance $\Delta t$. D'où le fait que $\sigma \Delta W$ est une variable aléatoire de moyenne nulle et d'écart-type $\sqrt{\Delta t} \sigma$. Les accroissement de $W$ sont très grands par rappot à la partie déterministe, quand le pas de temps est petit. Cela donne des contraintes sur les pas de temps $\Delta t$ qu'on peut prendre pour intégrer l'équation de Langevin. Pour accélérer les simulations on peut avoir recours à deux discrétisations, une pour la partie déterministe et une pour la partie stochastique.
Si le terme $\sigma$ dépend de $x$ et $t$, le bruit devient nonlinéaire, et la question se pose de savoir à quel moment de l'intervalle $[t, t+\Delta t]$ évaluer $\sigma$. L'évaluation en $(x(t),t)$, qui donne un méthode explicite, correspond à la formulation d'Itô du calcul stochastique. La méthode explicite et la formulation d'Itô sont adaptées au cas où le bruit est vraiment blanc. Une autre version est de prendre la moyenne $$\frac{\sigma(x(t+\Delta t),t+\Delta t)+\sigma(x(t),t)}{2},$$ qui correspond à la formulation de Stratonovich, est qui peut être plus pertinente dans les applications ou le bruit est coloré. Par contre, la méthode numérique devient implicite, ce qui pose des difficultés en pratique.
On considère le système de FitzHugh-Nagumo avec bruit coloré et forçage sinusoïdal périodique. On écrit le système sous la forme d'équations de Langevin $$\epsilon \frac{dv}{dt} = v(v-a)(1-v) - w + I + r \sin \beta t + \eta(t),$$ $$\frac{dw}{dt} = v - d w - b,$$ $$\frac{d\eta}{dt} = \lambda \eta + \lambda \xi(t).$$ Le bruit $\xi(t)$ est un bruit blanc gaussien d'intensité $D$. La variable $\eta(t)$ est un bruit Ornstein-Uhlenbeck avec temps de correlation $1/\lambda$ et variance $D$. On ajoute un signal périodique à la variable de voltage $v$.
À l'aide du script langevin, explorez le dynamique du processus d'Ornstein-Uhlenbeck
pour differentes valeurs de $\alpha$ et $D$.
Vous pouvez visualiser les séries temporelles $\xi(t)$ avec la commande plot(t,x)
et
la distribution stationnaire (l'histogramme) avec la commande plot(rhox,rhoy)
.
Quelle est la variance théorique de la distribution stationnaire? Vérifiez que la variance
de l'histogramme est proche de la variance théorique. Vous pouvez utiliser
trapz(rhox,rhoy.*rhox.^2)/trapz(rhox,rhoy)-(trapz(rhox,rhoy.*rhox)/trapz(rhox,rhoy))^2
pour calculer la variance de la distribution.
En l'absence de bruit (dnz = 0
) et de forçage périodique (r = 0
), trouvez
l'intensité de courant appliqué $I$ pour avoir une bifurcation de Hopf. On a un régime excitable sous le
seuil de bifrucation, et un régime soutenu au-dessus du seuil de bifurcation.
Calculez les intervalles de stimuli (interspike intervals) avec bruit, sans forçage. La distribution
d'intervalles visualisée avec plot(t,v)
. Voyez comment la distribution change en augmentant
l'intensité du bruit dnz. Les intervalles devraient se décaler vers des valeurs plus petites.
Effet de l'amplitude de forçage sur la distribution des intervalles de stimuli. Comment la distribution évolue-t-elle quand l'amplitude de forçage augmente dans le régime excitable ?
Effet de la fréquence de forçage sur la distribution des intervalle de stimuli. Comment la distribution évolue-t-elle quand la fréquence de forçage est variée, dans le régime excitable ?
Effet du bruit sur la distribution des intervalle de stimuli. Comment la distribution évolue-t-elle quand l'intensité du bruit varie, dans le régime excitable ?
Résonance stochastique. Tracez le maximum des pics de distribution d'intervalles de stimuli en en fonction de l'intensité du bruit dans le régime excitable et dans le régime soutenu. Vous devriez obtenir que ce maximum passe par une valeur maximale en fonction de l'intensité $D$.