Les projections cylindriques

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Pour les projections cylindriques, on considérera un cylindre tangent à l'équateur, un cylindre sécant ou extérieur n'introduisant qu'un facteur d'échelle. En coordonnées cartésiennes, les projections cylindriques sont, dans un repère convenable, de la forme

$x=\phi$    et    $y=f(\theta)$

avec $f(0)=0$. Réécrivons les conditions 1,2,3 dans ce contexte.

Condition 1 (équivalence)

La condition  \[
\frac{\partial x}{\partial \phi}\frac{\partial y}{\partial \theta}-\frac{\partial x}{\partial \theta}\frac{\partial y}{\partial \phi}
=\cos \theta\]  s'écrit  $f'(\theta)=\cos \theta$.

Condition 2 (conformité)

Les conditions  \[
\left\{\begin{array}{ll}\displaystyle
\frac{\partial x}{\partial \phi}\frac{\partial x}{\partial \theta}+\frac{\partial y}{\partial \phi}\frac{\partial y}{\partial \theta}=0\\
\null\\
\displaystyle\left(\frac{\partial x}{\partial \phi}\right)^2+\left(\frac{\partial y}{\partial \phi}\right)^2
=\cos^2 \theta\left(\left(\frac{\partial x}{\partial \theta}\right)^2+\left(\frac{\partial y}{\partial \theta}\right)^2
\right)\end{array}\right.\]  s'écrivent simplement  $(f'(\theta))^2=1/\cos^2 \theta$.

Condition 3 (équidistance)

La condition  \[
\left(\frac{\partial x}{\partial \theta}\right)^2+\left(\frac{\partial y}{\partial \theta}\right)^2=1
\]  s'écrit  $(f'(\theta))^2=1$.


Un parallèle plus égal que les autres. Dans ce qui précède, on a toujours supposé que l'échelle était conservée sur l'équateur. On peut, par une application affine, rendre un autre parallèle de vraie longueur et même le rendre automécoïque, c'est-à-dire supprimer toute déformation à son niveau, de manière à conserver les autres propriétés de la projection (équidistance, équivalence, conformité). Ceci signifie que la carte est conforme le long de ce parallèle et que les deux échelles locales selon les parallèles et les méridiens valent $1$.

Si la projection cylindrique s'écrit $x=\phi$ et $y=f(\theta)$, et si l'on veut conserver le parallèle de latitude $\theta_0$, il suffit de prendre

\[x_2=\phi \cos \theta_0\]    et    \[y_2=f(\theta)/f'(\theta_0)\]

La projection quadratique devient ainsi la projection ''des cartes plates parallélogrammatiques''. Pour la projection de Mercator, ceci est une simple homothétie (cette projection étant déjà conforme partout).

À partir de la projection cylindrique de Lambert, on peut obtenir, en particulier, la fameuse projection de Peters, dont il convient de dénoncer l'hypocrisie : elle se présente en alternative de la projection de Mercator, dans laquelle les pays en voie de développement, de faible latitude, sont plus petits que les autres ; la projection de Peters, elle, conserve bien les surfaces, mais on a choisi $\theta_0$ de manière à ne pas déformer les pays développés, ce qui a pour conséquence, naturellement, de déformer considérablement les P.V.D., et ceci est souvent présenté comme une fatalité, le prix à payer pour obtenir l'équivalence !


La projection sinusoïdale

Des parallèles à bonne distance. Avant de passer aux projections azimutales, considérons, pour le plaisir, le problème suivant : trouver une projection méricylindrique équivalente telle que les parallèles soient régulièrement espacés. On a ici, toujours en posant l'équidistance sur l'équateur, $x=\phi f(\theta)$ et $y=g(\theta)$ avec $f(0)=1$, $g'(0)=\mathrm{Cste}$ et $g(0)=0$. On doit, en tout point, avoir $f(\theta)g'(\theta)=\cos \theta$, d'où une famille de projections
$x=k\phi\cos \theta$    et    $y=\theta/k$

L'échelle sur les parallèles vaut en tout point $k$, et l'échelle sur le méridien central $1/k$, ce qui incite à prendre $k=1$, projection qui sera conforme sur l'équateur, qui représentera tous les parallèles par leur véritable longueur et qui sera équidistante sur le méridien central. Cette projection est appelée sinusoïdale, ou de Sanson, ou de Flamsteed (ou encore sinusoïdale de Sanson-Flamsteed).

Projection de Sanson-Flamsteed

Projection sinusoïdale : indicatrices de Tissot


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