mercredi 8 juin,
Elisabeth Bouscaren, Université Paris 11:
Groupes pseudo-simples sur un corps séparablement clos.
Résumé :
L'étude d'un corps séparablement clos L, du point de vue de la
théorie des modèles, amène naturellement à regarder les groupes de la
forme G(L), le groupe des points L-rationels de G, pour G un groupe
algébrique défini sur L. On s'intéressera à la question de la
caractérisation des groupes algébriques G tels que G(L) est
"définissablement simple", c'est-à-dire n'a aucun sous-groupe
normal définissable propre non trivial. On montrera comment exprimer
cette condition de manière purement algébrique,
et on expliquera comment on rejoint ainsi la question, abordée par Tits
dans ses cours du Collège de France (91-92 et 92-93), de la
"classification" des groupes pseudo-réductifs (ou L-réductifs)
mercredi 1 juin,
Patrick Dehornoy, Université de Caen:
Groupes automatiques, avec l'exemple des groupes
de tresses et des groupes de Garside.
Résumé : Décrits par Cannon et Thurston à la fin des années 1980 et
caractérisés par l'existence d'automates finis calculant en un certain sens
la multiplication, les groupes automatiques sont une vaste famille de groupes
ayant de bonnes propriétés combinatoires et géométriques, telles qu'un problème
de mot résoluble en temps quadratique, un problème de conjugaison résoluble,
ou une borne uniforme de distance entre les géodésiques du graphe de Cayley.
On montrera pourquoi les groupes de tresses d'Artin, et plus généralement
les groupes de Garside, définis comme groupes
de fractions de monoïdes admettant des pgcd et ppcm, sont des groupes automatiques.
mercredi 25 mai,
Franz Timmesfeld, University of Giessen, Germany:
Rank one groups.
Résumé : A rank one group is a group $X$, generated by two different
nilpotent subgroups $A$ and $B$ satisfying: for each $1 \not= a
\in A$ there exists a $b \in B$ with $A^b = B^a$ (and vice versa).
This definition is equivalent to a group with a split $BN$-pair of
rank one and also to the Moufang sets introduced by J. Tits. They
are so interesting, since the subgroups generated by two opposite
root groups on some Moufang building are rank one groups.
Properties and classifications of rank one groups will be
discussed and also a new connection with quadratic Jordan division
algebras, discovered by Tom de Medts and R. Weiss.
mercredi 27 avril,
Abderezak Ould Houcine, ICJ-Université Lyon 1:
Géométrie algébrique sur les groupes et rangs modèles-théoriques.
Résumé : Baumslag, Myasnikov et Remeslennikov ont développé la géométrie
algébrique sur les groupes en utilisant des notions semblables
a celles de la géométrie algébrique sur les corps algébriquement clos.
Un ensemble $V$ de $G^n$ est dit algébrique s'il est l'ensemble de
solutions d'un système d'équations à paramètres dans $G$. On peut
définir d'une façon analogue une topologie de Zariski en décrétant
qu'un ensemble est fermé s'il est l'intersection d'unions finis
d'ensembles algébriques. Dans ce cadre une notion importante est celle de
groupe équationnellement noethérien. Un groupe $G$ est dit
équationnellement noethérien si toute suite descendante
d'ensembles algébriques est stationnaire. Parmi les exemples
connus de groupes équationnellement noethériens il y a les groupes
linéaires, les groupes abéliens, les groupes de type fini
abélien-par-nilpotent. En particulier un modèle de la théorie
universelle des groupes libres est équationnellement noethérien.
On introduit une notion de dimension, le rang de Morley sans
quantificateurs et on étudie ses relations avec la topologie de
Zariski sur les groupes. Dans un groupe équationnellement noethérien
un ensemble est constructible si et seulement s'il est définissable
sans-quantificateur. Un groupe ayant une extension $\aleph_0$-saturé
équationnellement noethérienne est rangé par le rang de Morley
sans-quantificateur. Le rang peut être un ordinal infini.
Ce rang s'est avéré intéressant pour étudier les modèles de la
théorie universelle des groupes libres. Comme application des
liens trouvés on a les résultas suivants : un modèle non-abélien M
de la théorie universelle des groupes libres est connexe, M est
existentiellement clos dans M*Z ( en particulier M et M*Z ont la
même théorie AE), tout sous-groupe
définissable sans-quantificateur et propre de M est abélien.
Les groupes de rang 1, 2 ou 3 incluent les classes suivantes:
- les sous-groupes de SL_2(K)
- les sous-groupes de type fini d'un groupe de rang de Morley 3
(en particulier ceux d'un mauvais groupe)
- les modèles de la théorie universelle des groupes libres.
Cette liste de groupes connus motive l'étude des groupes de petit
rang.
Un autre problème est celui des équations génériques : Poizat
avait posé la question de savoir si dans un groupe de rang de
Morley fini connexe, une équation satisfaite génériquement est
partout satisfaite. On dit d'un groupe vérifiant la propriété
précédente qu'il est équationnellement générique. Un lien avec les
groupes équationnellement noethériens est le suivant : un groupe
connexe équationnellement noethérien et de rang de Morley
sans-quantificateur ordinal est équationnellement générique.
Inversement un groupe de rang de Morley fini, connexe et
équationnellement générique dont le centre est trivial est
équationnellement noethérien. En particulier pour un groupe simple de rang
de Morley fini il y a équivalence entre équationnellement noethérien et
équationnellement générique.
mercredi 13 avril,
Gabriel Sabbagh, Université Paris 7:
Deux généralisations modèles-théoriques des structures finies.
Résumé : On dit qu'une structure S finiment engendrée est QFA (quasifiniment axiomatisable) s'il existe un énoncé
(du premier ordre) dont S est, à isomorphisme près, le seul
modèle finiment engendré. Cette notion est dûe à A.Nies.
Exemples : l'anneau Z est QFA.
Un groupe commutatif finiment engendré QFA est nécessairement fini.
On dit qu'une structure S est pseudofinie si tout énoncé (du premier ordre) vrai dans S est vrai dans une structure finie.
Exemples : un anneau commutatif finiment engendré pseudofini est nécessairement fini.
Un groupe commutatif finiment engendré pseudofini est necessairement fini.
On donnera quelques résultats et conjectures pour les anneaux et groupes finiment engendrés QFA
ou pseudofinis(une structure finiment engendrée QFA et pseudofinie est evidemment finie) dûs à
A.Khelif, A.Nies, F.Oger et l'auteur.
P.S.Cette conférence aurait sans doute pû être donnée avec assez peu de
changements
il y a quarante ou cinquante ans. On indiquera un problème ouvert dont
la solution ne semble pas accessible aux méthodes existant à l'époque.
mercredi 30 mars,
Ian Chiswell, Queen Mary, University of London:
Locally invariant orders on groups.
Résumé : The idea of a locally invariant order on a group was introduced by D.
Promislow. The class of groups having a locally invariant order is
intermediate between the class of right orderable groups and the class of
unique product groups. It is unknown if any of these classes coincide.
Recent work of T. Delzant and S. Hair shows that certain groups are unique
product groups by, in effect, showing they have a locally invariant order.
This includes, for example, torsion-free Fuchsian groups. The class of
groups having a locally invariant order has some interesting properties,
for example, it is closed under free products and restricted direct
products. It is unknown whether or not a tree-free group is right
orderable, but it has a locally invariant order. The class of tree-free
groups includes all torsion-free
subgroups of SL2 (*Z), where *Z is an ultrapower of Z.
mercredi 16 mars,
Diego Rattaggi, Université de Genève:
Un groupe simple, de présentation finie, sans torsion.
Résumé : Mon but est de présenter une construction explicite
d`un groupe ayant les propriétés mentionnées dans le titre et qui est
réalisé comme groupe fondamental d`un complexe carré fini.
De tels groupes ont été construits pour la première fois par Burger et
Mozes en 1997. Je vais utiliser leurs méthodes et un plongement d`un
groupe de Wise non-résiduellement fini pour arriver au but.
mercredi 2 mars,
Exceptionnellement pas de séance.
mercredi 16 février,
Gregory Cherlin, Rutgers University-IGD :
Polygones de Moufang.
Résumé :
Les polygones généralisés sont un cas particulier des immeubles
de Tits, mais en dimension deux. La condition de Moufang est une
condition de transitivité du groupe d'automorphisme, mis en
évidence par Ruth Moufang en 1932 dans le cas de plans projectifs.
Un livre récent de Tits et Weiss donne la classification complète
des polygones généralisé de Moufang, annoncé il y a bien
longtemps par Tits, avec quelques divergences.
Le résultat final est qu'il y a un petit nombre de structures
algébriques légèrement exotiques, qui classifient exactement
les polygones de Moufang.
Cette classification comporte deux classifications distinctes.
La première, et l'essentielle, est la classification de
types
de structures associés aux polygones de Moufang. On peut donner des
classifications plus explicites dans un deuxièeme temps, en traitant
chaque type individuellement.
Par exemple, le travail de Moufang montre que les plans projectifs de
Moufang correspondent à des corps gauches alternatifs (1932); le
théorème de Bruck-Kleinfeld donne leur classification explicite
(1951).
Je voudrais présenter quelques résultats tirés du livre de Tits
et Weiss. D'abord, l'équivalence entre la condition de Moufang
et la notion de suite de groupes de racines, bien qu'élémentaire,
montre a priori que le problème de classification est purement
algébrique. Ensuite, je voudrais considérer des exemples typiques
de structures algébriques correspondant à des polygones de
Moufang. Une question naturelle du point de vue de la théorie de
modèles est
l'équivalence mathématique entre la structure
algébrique qui coordinatise un polygone, et le polygone lui-même.
On peut exprimer cette équivalence de plusieurs manières, et dans un
cas particulier il s'avère délicat (ou même, avec les
définitions les plus strictes, faux).
mercredi 2 février,
Cornelia Drutu, Université des Sciences et Technologies de Lille I:
Groupes relativement hyperboliques, cônes asymptotiques,
propriété DR.
Résumé : Tout comme les groupes hyperboliques, les groupes relativement
hyperboliques peuvent être caractérisées en termes de leurs
cônes asymptotiques : ceux-ci sont des espaces gradués sur des
arbres, une notion qui généralise celle d'arbre réel.
A partir de cette caractérisation, on peut déduire une définition
des groupes relativement hyperboliques en termes de graphe de Cayley,
des resultats de rigidité quasi-isométrique
des groupes relativement hyperboliques, ainsi qu'une
condition nécessaire et suffisante pour qu'un groupe relativement
hyperbolique ait la propriété de Décroissance Rapide (DR).
Tous ces resultats ont été obtenus en collaboration avec Mark Sapir.
mercredi 26 janvier,
Gilbert Levitt, Université de Caen:
Espaces de déformations d'arbres.
Exposé commun avec l'ENS Lyon
Bâtiment Braconnier, Salle 112
Résumé : L'outre-espace est un espace contractile sur lequel agit le groupe
des automorphismes d'un groupe libre. On expliquera géométriquement
pourquoi il est contractile, et comment on peut le généraliser.
mercredi 15 décembre,
Damien Gaboriau, Ens-Lyon :
Sur quelques invariants d'équivalence orbitale.
Résumé :
Lorsqu'un groupe agit sur un espace, il définit une
relation d'équivalence ``être dans la même orbite''.
Oublions l'action et le groupe pour ne retenir que la relation
d'équivalence, et demandons-nous : De quoi se souvient-elle ?
Peut-on retrouver le groupe qui l'a produite ?
Mieux encore, peut-on retrouver l'action ?
Dans le cas où une mesure finie est préservée, nous
rappellerons quelques résultats classiques frappants et
nous présenterons quelques nouveaux invariants.
Ce sera l'occasion d'un petit parcours dans la zoologie des
groupes discrets et d'une présentation des nombres de
Betti
, qui sont des dimensions généralisées
au sens de von Neumann de certains espaces de Hilbert.
mercredi 8 décembre,
Goulnara Arjantseva, Université de Genève:
Plongements uniformes dans un espace de Hilbert et la propriété A de
Guoliang Yu.
Résumé :
La propriété A est une forme faible de moyennabilité qui garantisse
l'existence d'un plongement uniforme d'un espace métrique dans un espace de
Hilbert. Pour un groupe de type fini muni de la métrique des mots, cette
propriété a d'importantes applications à la conjecture de
Novikov et la conjecture de Baum-Connes "coarse". Dans cet exposé je vais
d'abord présenter des résultats connus sur le sujet. Ensuite
je vais discuter les groupes de diagrammes dont un groupe de Richard
Thompson est un représentant typique. C'est un travail recent en collaboration avec V. Guba et M. Sapir.
mercredi 24 novembre,
Francois Dahmani, Université Paul Sabatier, Toulouse:
: Images de groupes dans un groupe relativement hyerbolique.
Exceptionnellement le séminaire
commence à 17h.
Résumé : Les groupes relativement hyperboliques apparaissent
comme des généralisations de groupes fondamentaux de variétés
hyperboliques de volume fini, mais non compactes. Des exemples
important sont les groupes limites de Sela. On étudie le nombre
d'images possibles d'un groupe de présentation finie donné, dans un
groupe relativement hyperbolique, à conjugaison près. Si l'on ne
considère que les morphismes qui ne se factorisent pas à travers
certains scindements, nommés paraboliques accidentels, ce nombre est
fini.
mercredi 17 novembre,
Exceptionnellement pas de séance.
mercredi 3 novembre,
A. Ould Houcine, IGD :
Groupes valués et théorème de Kurosh-Neumann revisité.
Résumé :
Dans le but d'axiomatiser l'argument de Nielsen sur les sous-groupes
des groupes libres, R.C. Lyndon avait introduit des groupes équipés d'une
fonction à valeurs dans N et qui vérifie certains axiomes. Le but de l'exposé
est de présenter certains des résultats de Lyndon et de Chiswell sur le sujet
et de présenter aussi une généralisation du théorème de Neumann, sur les
sous-groupes des produits libres amalgamés, aux groupes valués ayant une
forme normale.
mercredi 20 octobre,
Gregory Cherlin, Rutgers University - IGD :
Conjugaison des bons tores. Transparents
Résumé :
Nous démontrons que les "bons" tores maximaux
dans un groupe de rang de Morley fini sont conjugués.
Ce résultat fournit une généralisation utile d'un
théorème de conjugaison standard dans les groupes
algébriques.