2 Théorème des bases dans le cas général
Théorème E.2.
Soit un espace préhilbertien.
-
1.
Une famille orthonormale est libre et vérifie l’inégalité de Bessel, pour tout :
-
2.
De plus une famille orthonormale est une base hilbertienne si et seulement si on a l’égalité de Bessel-Parseval :
De plus, dans ce cas, pour tout , la série suivante converge (dans mais pas absolument)
-
3.
Si est un espace de Hilbert, toute famille orthonormale peut être complétée en une base hilbertienne de et établit alors une isométrie surjective
Remarque E.1.
De la formule pour x, on tire par continuité la formule pour le produit scalaire (qui est une série absolument convergente par Cauchy-Schwarz):
Démonstration :
(1) Si , on calcule donc est bien libre. Si est une partie finie de , et , on a déjà vu la formule pour la projection orthogonale sur :
Donc par la propriété de contraction de et l’ortogonalité
la famille est donc sommable et on a l’inégalité de Bessel pour la somme (en passant au supremum) et on trouve en particulier
(2) Si est une base soit convergeant vers .
De plus, pour assez grand et pour tout ,
d’où en prenant tel que on obtient
et donc la somme de la série est d’où l’égalité de Parseval.
Réciproquement, Si on a égalité, on trouve tel que
et ceci implique par le théorème de Pythagore :
donc tout élément de est limite d’éléments de d’où la propriété de base hilbertienne.
De plus un calcul donne la formule pour :
(3) Considérons l’ensemble des familles orthonormales contenant une famille orthonormale donnée, et ordonné par inclusion. C’est un ensemble non-vide. Si on a une famille totalement ordonnée de familles orthonormales, l’union est un majorant, donc l’ensemble ordonné est inductif, il admet donc par le lemme de Zorn un élément maximal . Si ce n’était pas une base (complétant la famille orthonormale de départ), on aurait un avec
Comme est complet la somme converge car si croissante telle que la suite est de Cauchy car pour
On déduit que est orthogonal à tout car tout i tel que est dans un et que pour assez grand pour un tel . Donc par orthogonalité
donc ajouter à la famille orthonormale contredit la maximalité et conclut.
Une fois l’existence d’une base, l’isométrie est évidente par le (2), et si on a une suite dans , on voit que converge par complétude comme ci-dessus et on obtient ainsi la surjectivité. □