1 Théorème de Tietze (niveau L3-M1)

Comme jolie application de la complétude, on va donner en exercice (corrigé), la preuve du théorème de Tietze

Exercice A.1.

Extension de Tietze-Urysohn

Soit F un fermé de X espace métrique. Soit E=Cb0(X,) l’espace des fonctions continues bornées et p:ECb0(F,) l’application de restriction ( pour f:X, p(f)=f|F est la restriction de f à F. On va montrer que p est surjective.

  1. 1.

    Est-ce que E est complet ?

  2. 2.

    Soit gCb0(F,) avec g1. Soient K1:=g1([1/3,1]) et K2:=g1([1,1/3]). Soit :

    f(x)=13d(x,K2)d(x,K1)d(x,K2)+d(x,K1),d(x,Ki):=inf{d(x,y),yKi}.

    (On comprend la valeur comme 0 si K1 et K2 vides et sinon, 1/3 si K1 vide, 1/3 si K2 vide). Vérifier que fE

  3. 3.

    Montrer que f1/3 et p(f)gα=2/3..

  4. 4.

    Construire une suite fn par récurrence à partir du résultat précédent telle que fn=F0++Fn et

    k=0nFk13(1++2n3n)

    et

    p(fn)g2n+13n+1.
  5. 5.

    Montrer que fn converge. En déduire, qu’il existe FE, F1 telle que p(F)=g.

Extension de Tietze-Urysohn (Correction)

Soit F un fermé de X espace métrique. Soit E=Cb0(X,) et p:ECb0(F,) l’application de restriction. On va montrer que p est surjective (et un peu mieux).

  1. 6.

    Soit gC0(K) avec g1. Soient K1:=g1([1/3,1]) et K2:=g1([1,1/3]). Soit :

    f(x)=13d(x,K2)d(x,K1)d(x,K2)+d(x,K1),d(x,Ki):=inf{d(x,y),yKi}.

    Vérifions que fE,f1/3 et p(f)gα=2/3. (on dit que p est presque surjective)

    f est continue car d(.,Ki) est continue et le dénominateur est non nul car K1K2=∅︀ et d(.,Ki)>0 sur Kic.

  2. 7.

    Or par l’inégalité triangulaire:

    |f(x)|13d(x,K2)+d(x,K1)d(x,K2)+d(x,K1)=13

    donc f est bornée et f1/3.

    |p(f)g|=1K1|13g|+1K2|13g|+(1K1K11K2)|fg|1K11K1(13g)+1K21K1(13g)+(1K1K11K2)(f+g)

    et tous les termes sont inférieurs à 2/3 par définition.

  3. 8.

    On construit construire une suite fn par récurrence à partir du résultat précédent telle que fn=F0++Fn

    k=0nFk13(1++2n3n)

    et

    p(fn)g2n+13n+1.

    On prend f0=F0=f donné par 1 à partir de g. On prend Fn/p(fn1)g donné par 1 à partir de [p(fn1)g]/p(fn1)g (si le dénominateur est 0 on s’arrête et on prend la suite constante).

    Donc on a les deux inégalités

    Fn13p(fn1)g132n3n

    et

    p(Fn)+p(fn1)g23p(fn1)g2n+13n+1

    La deuxième inégalité donne p(fn)g2n+13n+1. La première inégalité suit par l’hypothèse de récurrence.

  4. 9.

    Déduisons qu’il existe FE, F1 telle que p(F)=g. Fn est donc absolument convergente dans E, donc par complétude convergente, donc soit F=n=0Fn=limfn. En passant à la limite on obtient (par la somme d’une série géométrique)

    Fn=0Fn13n=02n+13n+113112/3=1

    et p(F)g=0 donc p(F)=g par séparation.