5 Théorème de transfert
Théorème 4.32 (Théorème de transfert).
Soit une fonction mesurable de mesure image et une autre fonction mesurable. Alors, si est à valeur positive :
De plus, si n’est pas à valeur positive si et seulement si et on a encore
Autrement dit, on ramène une intégrale sur à une intégrale sur :
Démonstration :
On procède comme pour la construction de l’intégrale. Si avec , et donc
Par linéarité, on obtient le cas de étagé. Si positive, est la limite croissante d’une suite de fonctions étagées (du lemme 4.21). Comme par construction, on applique le théorème de convergence monotone aux deux mesures:
Le dernier résultat du cas intégrable est évident par le cas positif pour l’équivalence et par linéarité pour l’égalité. □
Le résultat similaire suivant est important en probabilité. Nous avons vu la tribu engendrée par : au lemme 4.8. Le résultat suivant donne une interprétation concrète des fonctions -mesurables.
Proposition 4.33 (Lemme de Doob-Dynkin).
Soit une fonction mesurable, , et soit la tribu engendrée par . Alors est -mesurable si et seulement si il existe mesurable telle que
Démonstration :
La condition suffisante est évidente car pour un borélien , qui est mesurable car car borélienne et l’image inverse par est alors par définition un élément de .
Réciproquement, on raisonne comme pour le transfert par le cas étagé et et alors convient. Sinon, si positive, on la prend pour limite simple de étagée de la forme par le cas étagé, et on pose
convient car mesurable positive (comme de fonctions mesurables) et car vu qu’en la suite converge d’après le choix de . Le cas général se montre par linéarité à partir du cas positif. □