10 Propriétés particulières des evn de dimension finie.
10.1 Complétude
Théorème 2.33.
Tout evn de dimension finie est complet.
Démonstration :
C’est bien connu en dimension . On montre donc le résultat par récurrence sur la dimension. On suppose donc le résultat acquis en dimension strictement inférieure à , soit de dimension . Soit une forme linéaire non nulle sur , son noyau est de dimension , donc par hypothèse de récurrence (muni de la restriction de la norme de ) est complet. Par conséquent est fermé dans , donc est continue.
Soit avec . L’isomorphisme linéaire de (avec la norme produit donc complet par la proposition 6) sur est continue (-lipschitzien). Son isomorphisme réciproque est donné par :
est donc aussi continue comme . étant lipschitzienne (car linéaire continue et par la proposition 2.29 ), si , suite de , est de Cauchy l’est aussi donc converge par complétude de , d’où converge aussi par continuité de . □
10.2 Applications linéaires
Rappel 2.9.
Si de dimension et de dimension . Soit une base de , une base de . Une application linéaire est décrite par sa matrice dans ces bases. Alors, si et , on rappelle que :
On définit aussi la base duale de l’ev des formes linéaires sur caractérisés par si et sinon. En conséquence, pour tout :
Théorème 2.34.
Toute application linéaire entre evn de dimensions finies est continue (et même lipschitzienne).
Démonstration :
En utilisant la représentation du rappel
il suffit de montrer que les formes linéaires sont continues. Mais est un sous-espace vectoriel de dimension fini donc complet (Théorème 2.33), donc fermé (proposition 2.16) dans , d’où la continuité voulue (proposition 2.30). La lipschitzianité vient de la proposition 2.29. □
10.3 Équivalence des normes et conséquences.
Théorème 2.35.
Toutes les normes d’un espace vectoriel normé de dimension finie sont équivalentes.
Démonstration :
Si et sont deux normes sur , l’application linéaire identité vu de vers est continue ainsi que son inverse (théorème 2.34), donc elles sont et -lipschitzienne respectivement (proposition 2.29). On en déduit, pour tout :
d’où l’équivalence des normes souhaitée. □
Remarque 2.10.
Sur on peut donc parler de continuité, limite etc. sans préciser la norme.
Proposition 2.36.
Soient un evn, , . Si , on note où les sont les fonctions composantes de : .
Soit et , alors on a l’équivalence :
Démonstration :
On a , où est i-ème projection définie par . est continue d’après l’exemple 2.14.2.
Si , on déduit d’après le Théorème de composition des limites.
Réciproquement, on munit de la norme . Si pour tout on a donc pour , l’existence de tel que si , . On pose . Donc si , pour tout donc .
□
Corollaire 2.37.
Soient un evn, , . Si , on note où les sont les fonctions composantes de : . est continue sur (resp. en ) si et seulement si les sont continues sur (en resp. ).
La preuve du résultat suivant est semblable et omise.
Proposition 2.38.
Soit une suite de et soit . Alors converge vers si et seulement si pour tout .
Proposition 2.39.
Soient , la -ème projection définie par . Alors est bornée dans si et seulement si pour tout , est bornée dans .