5 Suite de Cauchy, Complétude
Définition 2.9.
Une suite de est dite de Cauchy si :
La proposition suivante est similaire au cas réel (cf. cours de L2).
Proposition 2.5.
Toute suite convergente est de Cauchy. Toute suite de Cauchy est bornée. Toute suite de Cauchy possédant une valeur d’adhérence est convergente.
Définition 2.10.
Un espace métrique est dit complet si toute suite de Cauchy de converge dans . Si un evn E est complet on dit que c’est un espace de Banach.
On a vu en première année que est complet (mais pas ). Vous avez vu en L2 que est complet. On verra que tout evn de dimension finie est complet.
Proposition 2.6.
Un evn est complet si et seulement si toute série absolument convergente est convergente.
Démonstration :
Si E est complet et est absolument convergente, la suite des sommes partielles vérifie, pour , donc comme est convergente donc de Cauchy, on déduit que est de Cauchy donc converge.
Réciproquement, si toute suite absolument convergente converge, soit une suite de Cauchy. Il suffit de montrer qu’elle admet une sous-suite convergente pour voir qu’elle converge. Par la propriété de Cauchy, on trouve par induction avec de sorte que la série télescopique est absolument convergente donc converge, et donc la sous-suite converge. □
Exemple 2.7.
Dans le cadre de l’exemple 2.3, vous avez vu en L2 que toute série normalement convergente de ) converge uniformément. D’après le résultat précédent, c’est équivalent à dire que est un espace de Banach (aussi vu directement en L2 en analyse 2 Prop 7.6). Par contre ce n’est pas le cas de , . On verra qu’ils sont denses dans les espaces de Lebesgue qui seront eux complets, et sont les constructions de base de la théorie de l’intégration de Lebesgue.
Proposition 2.7.
Si sont des espaces métriques complets. Alors (munie de la distance produit de l’exemple 2.4) est complet.
Démonstration :
Si est de Cauchy dans , de même, est de Cauchy dans , et dans , donc par complétude converge vers et vers . En conséquence converge vers vu . □
5.1 Théorème de Point fixe
Théorème 2.8 (du point fixe de Banach).
Soit un espace métrique complet, et une application telle que
Alors admet un unique point fixe.
Démonstration :
Soit on définit par récurrence . Donc
Montrons que est bornée en voyant par récurrence que . C’est évident pour . Et par l’inégalité triangulaire et (2.1):
Or on reconnaît une série géométrique convergente, d’où la borne: .
Montrons que est de Cauchy. En effet, pour ,
Comme , on déduit que pour grand et est arbitrairement petit, donc est de Cauchy. Par complétude de , on obtient donc que converge, disons vers . Maintenant, en passant à la limite dans (2.1), on obtient donc par séparation et est le point fixe cherché.
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