6 Ouverts dans un espace métrique

Soit (X,d) un espace métrique.

Définition 2.11.

Une partie OX est un ouvert (ou une partie ouverte) si

xO,r>0,B(x,r)O.

6.1 Exemples d’ouverts et propriétés

X,∅︀ sont des ouverts de X. [a,b],[a,b[ ne sont pas ouverts dans mais ]a,b[ l’est.

Proposition 2.9.

Les boules ouvertes sont ouvertes.

On remarquera que le mot ouvert a deux sens dans ”boules ouvertes” et ”parties ouvertes” mais qu’ils sont cohérents grâce à la proposition (les boules fermées ne sont pas des ouverts, cf. TD).

Démonstration : 

Soit aX,r>0 montrons que B(a,r) est un ouvert (B(a,0) est vide donc ouvert). Soit xB(a,r), rd(x,a)>0, il suffit donc de montrer que :

B(x,rd(x,a))B(a,r).

C’est une conséquence de l’inégalité triangulaire. En effet, si yB(x,rd(x,a)), alors d(y,a)d(y,x)+d(x,a)<(rd(x,a))+d(x,a)=r, donc yB(a,r).   □

Proposition 2.10.
  1. 1.

    La partie vide ∅︀ et X sont des ouverts.

  2. 2.

    la réunion d’une famille d’ouverts est ouverte.

  3. 3.

    l’intersection d’une famille finie d’ouverts est ouverte.

Remarque 2.3.

On appelle topologie une famille de parties d’un ensemble, qui, comme la famille des ouverts d’un espace métrique, vérifie ces trois propriétés. La famille des ouverts de X est donc appelée topologie (métrique) de X. nB(a,1/n)={a} qui n’est pas ouvert dans X montre que l’hypothèse ”finie” est cruciale dans 3.

Démonstration : 
  1. 4.

    évident.

  2. 5.

    Soit (Oi)iI une famille d’ouverts. On peut supposer I non vide (sinon l’union vide étant vide on est ramené à 1). Soit xO=iIOi, donc il existe jI, xOj. Comme Oj est ouvert il existe r>0, B(x,r)OjO. Donc O est ouvert.

  3. 6.

    Soit O1,,On une famille finie d’ouverts. Soit xO=O1On. Comme xOi, et Oi ouvert, il existe ri>0,B(x,ri)Oi. Soit r=mini=1nri>0. On déduit de la définition que B(x,r)B(x,ri)Oi donc B(x,r)O, ce qui montre que O est ouvert.

Exemple 2.8.

Soit O={(x,y),x>0}. Montrons que c’est un ouvert de 2 pour la norme ||.||. En effet

O=(x,y)O]0,2x[×]yx,y+x[=(x,y)OB||.||((x,y),x),

est ouvert comme union d’ouverts.

Proposition 2.11 (Ouverts pour la métrique induite).

Soit A(X,d) avec la métrique induite, O est un ouvert de A, si et seulement si il existe un ouvert U de X tel que O=UA.

Démonstration : 

On suppose O ouvert de A. Pour chaque xO, on fixe rx>0 tel que BA(x,rx)O. On pose alors

U=xOBX(x,rx)

qui est un ouvert de X par union de boules ouvertes. Or OUA car rx>0 donc pour tout xO, xBX(x,rx)U. Et UA=xOBX(x,rx)A=xOBA(x,rx)O. Donc UA=O.

Réciproquement, comme U est ouvert soit xOU, il existe r>0,   BX(x,r)U donc BA(x,r)=BX(x,r)AUA=O donc O est ouvert dans A.   □

6.2 Intérieur

Définition 2.12.

Soit AX, on dit que x est intérieur à A (ou A est un voisinage de x) si r>0,B(x,r)A.

On note Int(A) ou Å l’ensemble des points intérieurs à A.

Proposition 2.12.

Int(A) est le plus grand ouvert contenu dans A.

Démonstration : 
  1. 7.

    Int(A) contient tous les ouverts inclus dans A.

    Soit U un ouvert contenu dans A. Soit xU, alors comme U est ouvert, r>0,B(x,r)UA, donc x est intérieur à A. Ainsi UInt(A)

  2. 8.

    Int(A) est un ouvert. Soit xInt(A). Soit donc r>0 tel que B(x,r)A. Comme B(x,r) est ouvert, tout yB(x,r) est intérieur à B(x,r) donc intérieur à A. En bilan, xInt(A),r>0,B(x,r)Int(A), ce qui conclut.

Corollaire 2.13 (exo, cf TD).
  1. 9.

    A ouvert si et seulement si A=Int(A).

  2. 10.

    ABInt(A)Int(B)

  3. 11.

    Int(A)Int(B)Int(AB)

  4. 12.

    Int(A)Int(B)=Int(AB)

Exemple 2.9.

Soit F={(x,y),x0}. Montrons que Int(F)=O:={(x,y),x>0}. On a vu à l’exemple 2.8 que O est ouvert, donc comme OF, on a OInt(F). Il reste à voir que Int(F){(x,y),x=0}=∅︀ (car alors Int(F)F{(x,y),x=0}=O). Mais soit (ϵ,y)B||.||((0,y),ϵ)Fc pour tout ϵ>0, donc B||.||((0,y),ϵ)F donc (0,y) n’est pas intérieur à F, ce qu’il fallait démontrer.