7 Fermés dans un espace métrique.

Soit (X,d) un espace métrique.

Rappel 2.4.

Soit AX, on note Ac={xX|xA} le complémentaire de A. On rappelle que ∅︀c=X,Xc=∅︀,(Ac)c=A, AAc=X,AAc=∅︀. Les lois de De Morgan impliquent que pour une famille (Ai)iI

(iIAi)c=iIAic,
(iIAi)c=iIAic.
Définition 2.13.

Soit FX. On dit que F est un fermé de X si Fc est un ouvert de X.

Le résultat suivant est obtenu en passant au complémentaire le résultat sur les ouverts.

Proposition 2.14.
  1. 13.

    La partie vide ∅︀ et X sont des fermés.

  2. 14.

    l’intersection d’une famille de fermés est fermée.

  3. 15.

    l’union d’une famille finie de fermés est fermée.

Proposition 2.15 (Caractérisation séquentielle des fermés).

Une partie F d’un espace métrique X est fermée si et seulement si toute suite convergente (xn) d’éléments de F a sa limite dans F.

Démonstration : 

Supposons F fermé. Soit (xn) une suite d’éléments de F, convergente vers x. Soit yFc, comme Fc est ouvert il existe ϵ>0 B(y,ϵ)Fc, d’où xnB(y,ϵ) Donc d(xn,y)ϵ. En passant à la limite on déduit

d(x,y)|d(xn,x)d(xn,y)|ϵd(xn,x)nϵ>0,

Donc d(x,y)ϵ donc xy. Comme y était arbitraire dans Fc, xF.

Réciproquement, supposons que F n’est pas fermé et montrons que la seconde caractérisation est fausse. Soit xFc montrant que Fc n’est pas ouvert, donc pour tout n, B(x,1/n)F∅︀. Soit xnB(x,1/n)F d(xn,x)1/nn0, donc (xn) est une suite d’éléments de F qui converge vers xFc.   □

Exemple 2.10.

Montrons avec la caractérisation séquentielle que A={(x,y),x>0,y>0} n’est pas fermé pour la norme ||.||. En effet A(1/n,1/n)(0,0)A, ce qui contredirait l’hypothèse que A fermé. Montrons de même que B={(x,y),x0,y0} est fermé. En effet, Soit (xn,yn)B tel que (xn,yn)(x,y) on a xnx,yny donc comme xn0, on déduit x0, et de même y0 donc (x,y)B . Ainsi, comme toute limite de suite de B est dans B, on déduit que B est fermé.

Vous avez vu en L2 le résultat suivant:

Proposition 2.16 (Relations Fermé-Complet).

Soit E un espace métrique.

  1. 16.

    Si CE est complet alors il est fermé.

  2. 17.

    Si CE est complet et FC est un fermé de E, alors F est complet.

Démonstration : 
  1. 18.

    Si CE est complet alors si on considère une suite (xn) convergente vers x dans E, elle est de Cauchy, donc converge dans C, donc xC par unicité de la limite.

  2. 19.

    Si CE est complet et FC. Soit xn une suite de Cauchy de F, elle converge dans C, donc comme F est fermé, la limite est dans F, donc toute suite de Cauchy de F converge dans F.

En passant au complémentaire la proposition 2.11, on obtient:

Proposition 2.17 (Fermés pour la métrique induite).

Soit A(X,d) avec la métrique induite, F est un fermé de A, si et seulement si il existe un fermé C de X tel que F=CA.

7.1 Adhérence

Définition 2.14.

Soit AX. Un point xX est dit adhérent à A si ϵ>0B(x,ϵ)A∅︀.

On note A¯ (ou Adh(A)) l’ensemble des points adhérents à A.

Exemple 2.11.

X¯=X,∅︀¯=∅︀,AA¯. Si r>0, dans un e.v.n. E, on a B(a,r)¯=BF(a,r). Si A={xn}n les valeurs d’adhérence de la suite (xn) sont dans A¯ qui est l’union de l’ensemble des valeurs d’adhérence et de A (exo).

Proposition 2.18.
(Adh(A))c=Int(Ac).
(Int(B))c=Adh(Bc).
Démonstration : 

Un point xX n’appartient pas à Adh(A) si et seulement si ϵ>0,B(x,ϵ)A=∅︀ϵ>0,B(x,ϵ)Ac. C’est par définition équivalent à dire que x est un point adhérent à Ac.En appliquant le premier résultat à A=Bc, on en déduit le second.   □

On en déduit toutes les propriétés en passant au complémentaire celles de l’intérieur.

Corollaire 2.19.
  1. 20.

    A¯ est le plus petit fermé contenant A.

  2. 21.

    A fermé si et seulement si A=A¯.

  3. 22.

    ABA¯B¯

  4. 23.

    A¯B¯AB¯

  5. 24.

    A¯B¯=AB¯

Démonstration : 

1. A¯ est fermé vu que son complémentaire est l’ouvert Int(Ac). Si F est un fermé contenant A, Fc est un ouvert contenu dans Ac donc dans Int(Ac) le plus grand ouvert contenant Ac. En passant au complémentaire, FA¯. Les résultats 2.3.4.5 sont analogues, par passage au complémentaire, de résultats sur l’intérieur.   □

Proposition 2.20 (Caractérisation séquentielle de l’adhérence).

xA¯ si et seulement si il existe une suite (an) d’éléments de A vérifiant anx.

Démonstration : 

Si x est adhérent à A pour tout entier n B(x,1/n)A est non vide donc contient un élément an. La suite (an)A converge vers x vu d(an,x)1/n0. La réciproque vient de la caractérisation séquentielle des fermés vu A¯ fermé.   □

Exemple 2.12.

Montrons que si A={(x,y),x>0,y>0} alors A¯=B={(x,y),x0,y0}. On a vu à l’exemple 2.10 que B est fermé, donc comme AB, on en déduit A¯B

Il reste à montrer que BA={(x,y),x=0,y0ouy=0,x0}A¯. Or (0,y)=limn(1/n,y+1/n) et si y0, (1/n,y+1/n)A, donc (0,y)A¯. De même (x,0)=limn(x+1/n,1/n)A¯ si x0.

7.2 Densité, Frontière

Définition 2.15.

Une partie A est dite dense dans X si A¯=X.

Exemple 2.13.

et c sont denses dans .

Définition 2.16.

Un point xX est dit point frontière d’une partie A si pour tout r>0, B(x,r) est d’intersection non vide avec A et Ac. On note Fr(A) l’ensemble des points frontières de A.

Remarque 2.5.

D’après la définition, Fr(A)=Fr(Ac)=A¯Ac¯ est un fermé.

Exercice 2.3.

Montrer que Int(Ac),Fr(A),Int(A) forment une partition de X (i.e. sont disjoints deux à deux et leur union est X).